Igor Stravinski. Chant funèbre (premier enregistrement). Le sacre du printemps. Orchestre du Festival de Lucerne, Riccardo Chailly.

Chant funèbre, opus 5, partition de jeunesse (1908) redécouverte en 2015 à Saint-Pétersbourg, est très redevable aux atmosphères des opéras de Rimski-Korsakov. Stravinski y est peu reconnaissable, même si son ode mordorée de 10 minutes ouvre la voie à L’oiseau de feu. Valery Gergiev a créé le Chant funèbre en décembre 2016 au Mariinski, alors que Riccardo Chailly en livre ici le premier enregistrement, judicieusement entouré de partitions contemporaines, les opus 2 à 4, notamment le Scherzo fantastique, op. 3, l’esquisse la plus aboutie de L’oiseau de feu de 1910. En plat de résistance, Chailly réenregistre Le sacre du printemps en proposant de nous faire entendre plein de choses inhabituelles, notamment (aidé par les micros) aux bois. L’idée est de repérer des formules rythmiques qui se baladent d’un pupitre à l’autre et de les suivre. L’auditeur perd en sauvagerie ce qu’il gagne en surprises.

Riccardo Chailly dirige Chant funèbre de Stravinski

Igor Stravinski

★★★★
Classique

Chant funèbre (premier enregistrement). Le sacre du printemps. Orchestre du Festival de Lucerne, Riccardo Chailly. Decca 483 2562.

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