La légende africaine du jazz Hugh Masekela s’éteint

Hugh Masekela, en 2012, à Londres
Photo: Leon Neal Associated Press Hugh Masekela, en 2012, à Londres

Légende sud-africaine du jazz et figure de la lutte contre l’apartheid, le trompettiste et chanteur Hugh Masekela est décédé mardi à 78 ans après un long combat contre le cancer de la prostate, suscitant de nombreux hommages pour saluer sa musique « intemporelle » et son engagement politique.

Le président sud-africain, Jacob Zuma, a salué « un artiste de jazz, un trompettiste de légende, un défenseur de la culture et un vétéran de la lutte de libération » contre le régime ségrégationniste.

« Il a gardé vivante la flamme de la liberté en luttant, grâce à sa musique, contre l’apartheid », a estimé M. Zuma.

Hugh Masekela avait fui le régime de l’apartheid dans les années 1960 et n’était rentré dans son pays qu’après la libération en 1990 de Nelson Mandela, icône de la lutte contre le racisme institutionnel.

Il grandit pendant les pires heures du régime ségrégationniste et rêve d’une chose : l’exil.

Adolescent, il avait reçu sa première trompette d’un prêtre engagé dans la lutte contre le régime de l’apartheid, Trevor Huddlestone. « Je l’ai prise et je me suis senti comme un poisson dans l’eau », racontait Masekela.

Après un passage à Londres, il étudie à New York, à la Manhattan School of Music.

Élevé par sa grand-mère dans la petite ville de Witbank, dans le nord de l’Afrique du Sud, il expliquait que c’était là, entouré de mines de charbon, que son « âme avait été emportée par la musique ».

Parmi ses plus grands succès figurent Bring Him Back Home (« Ramenez-le chez lui »), en hommage au futur Prix Nobel de la paix Nelson Mandela, et Grazing in the Grass, un morceau instrumental à la trompette rythmé par… une cloche de vache.

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