Sanza Soul, Laetitia Zonzambé

Laetitia Zonzambé, musicienne et compositrice, voix riche et fournie, qui a quitté sa République centrafricaine natale en 2009 pour élire domicile à Montréal, présente un premier disque solo complet. Avec un franc sourire dans la voix, l’artiste alterne entre le sango, sa langue maternelle, le français et l’anglais, fil conducteur au sein d’un dédale de musiques qui multiplie les idées et les références. C’est voulu : sanza désigne en sango un vêtement conçu telle une courtepointe, avec différentes textures et couleurs. Avec une inclination marquée pour le soul et le R’n’B (l’artiste exprime d’ailleurs ce billet favorable par une chaleureuse reprise d’Otis Redding ; Fa-Fa-Fa-Fa-Fa (Sad Song), qui devient Fafa), Zonzambé ratisse large, avec des clins d’oeil aux rythmes caribéens (Fuku Ti De) et au rap (Ta Gni). Si les nombreuses couches de percussions et de basse créent un enchevêtrement un peu fatras, la belle voix claire, tel le chant d’un oiseau plein d’une puissance lumineuse, de Zonzambé, nous ramène dans le chemin.