L’Orchestre du Conservatoire et Jean-Marie Zeitouni sous les ovations de Vasily Petrenko

La superbe interprétation de Jean-Marie Zeitouni et de l’orchestre du Conservatoire méritait une ovation debout.
Photo: Alexandre Lirette La superbe interprétation de Jean-Marie Zeitouni et de l’orchestre du Conservatoire méritait une ovation debout.

Le concert célébrant le 75e anniversaire de la création du Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec s’insérait à la Maison symphonique de Montréal entre les présentations du copieux programme dirigé par Vasily Petrenko à l’OSM, mercredi, puis ce samedi et dimanche.

Mû par une simplicité et une curiosité qui l’honorent, le chef russe est venu en invité écouter les jeunes musiciens montréalais, qu’il venait diriger le lendemain dans leurs locaux. Il s’est installé à sa place D2 avant la pause, subissant ainsi frontalement des discours trop peu concis et assez vaguement préparés du tandem Marc Hervieux et Marie-Thérèse Fortin, avant d’aller scruter les choses du haut de la loge 103.

À l’issue de la très belle prestation des jeunes musiciens dirigés par Jean-Marie Zeitouni, Vasily Petrenko, qui avait dirigé la même 1re Symphonie de Mahler dans ce lieu en mai 2016, s’est plié aux coutumes locales et s’est levé pour ovationner les instrumentistes et leur chef.

Il est vrai que cette superbe interprétation de Zeitouni et de l’orchestre méritait une ovation debout. Tout au long de la soirée, le groupe composé des meilleurs élèves du réseau des conservatoires et habilement renforcé par quelques récents diplômés et glorieux anciens, dont le violoniste Gratiel Robitaille, retraité de l’OSM, qui avait joué sous Wilfrid Pelletier, a été d’une tenue et d’une constance que l’on n’entend plus guère de nos jours chez les formations estudiantines.

Petrenko a dû bien apprécier le spectacle et pour deux raisons. Tout d’abord, Jean-Marie Zeitouni a trouvé dans le premier volet de la symphonie de Mahler une clé importante : il s’est montré immédiatement tangible et chantant, alors que le Russe adoptait une posture trop contemplative et statique avant les grands déchaînements. L’autre élément fort titillant fut l’excellente disposition orchestrale sur scène.

On se rend compte, à l’usage, que les dispositions qui dérogent de celle traditionnellement utilisée par Kent Nagano tendent à être plus efficaces : ainsi, jeudi, les contrebasses à gauche avaient plus d’assise sonore, de même que les cors projetant sur la paroi du fond. Il sera intéressant de voir, parmi les prétendants de l’OSM, qui osera jouer sur ce facteur de la disposition et en amenant quelles solutions.

En première partie, après un Enesco coloré, Karina Gauvin a chanté la douleur de Claude Vivier avec de poignantes implication et concentration.

Concert anniversaire : 75 ans d’art vivant

Enesco : Rhapsodie roumaine no 1. Claude Vivier : Lonely Child. Mahler : Symphonie no 1, « Titan ». Karina Gauvin, Orchestre du Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec, Jean-Marie Zeitouni. Maison symphonique de Montréal le 12 octobre.

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