«La grande réunion autour du feu»: de désastre en miracle pour Petite-Vallée

Les retrouvailles seront le thème de ce grand rendez-vous, avec Alan Côté, le directeur du Festival en chanson de Petite-Vallée, Michel Rivard et son Flybin band, Marie-Pierre Arthur, ainsi que les groupes Karkwa et Octobre.
Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir Les retrouvailles seront le thème de ce grand rendez-vous, avec Alan Côté, le directeur du Festival en chanson de Petite-Vallée, Michel Rivard et son Flybin band, Marie-Pierre Arthur, ainsi que les groupes Karkwa et Octobre.

Octobre en spectacle. Pincez-moi, je rêve, j’ai 14 ans. Mais non, c’est vrai, Alan Côté, le directeur et l’âme du Festival en chanson de Petite-Vallée, l’a dit mardi matin. La preuve, tous les gars étaient présents à la Maison du jazz pour l’annonce officielle : Pierre Flynn, Jean Dorais, Mario Légaré, Pierre Hébert. On va donc vraiment vivre ça, le temps de quatre chansons : Octobre ensemble le 23 octobre 2017 sur la Terre. Plus précisément au MTelus (jusqu’à récemment, le Métropolis). Octobre réuni pour Alan et la reconstruction du théâtre de la Vieille Forge. On savait que le mouvement de soutien au Festival en chanson de Petite-Vallée n’allait pas s’arrêter en si bon chemin, qu’il y aurait quelque chose de gros à Montréal après le spectacle mémorable du 10 septembre au Centre Vidéotron de Québec. Mais ça ?

Photo: Pedro Ruiz Le Devoir Alan Côté et Karkwa en conférence de presse, mardi à Montréal

Et pas seulement ça. Karkwa revient aussi pour l’occasion. Et Michel Rivard va retrouver son Flybin Band. Et Marie-Pierre Arthur va retrouver tout le monde, elle qui est de Petite-Vallée. Faites le calcul : ils seront quatre au programme. Et non vingt, trente, quarante, comme il arrive le plus souvent dans ces rassemblements pour la bonne cause. Ça veut dire du bon temps de glace à se partager. Eh ! Karkwa pourrait remplir le MTelus pendant deux semaines, on n’allait pas se contenter de faire entrer, saluer et sortir Louis-Jean Cormier avec François Lafontaine, Julien Sagot, Stéphane Bergeron et Martin Lamontagne. Ça fait trop longtemps qu’on veut les revoir. C’est le groupe de toute une génération, Karkwa. Comme Octobre, dont Karkwa a très souvent et très volontiers souligné l’influence majeure. Karwa, Octobre. Même combat, même scène. C’est lié. C’est inespéré, et c’est à se demander si les deux groupes ne s’allieront pas au rappel.

Octobre, de Petite-Vallée à Petite-Vallée

« Ce n’est pas moi qui assure la mise en scène », lâche Pierre Flynn en riant. En effet, c’est à Ève Déziel qu’on a confié le travail. J’entends de l’euphorie, voire un brin de folie dans le rire de notre cher ténébreux : je note qu’il n’a pas dit non ! De la même façon que la dernière fois qu’on a eu Octobre sur scène, il n’a pas pu résister à l’appel. Cela se passait justement au Festival de la chanson de Petite-Vallée, en 2006. Flynn raconte : « J’étais parrain-passeur, et il y avait comme chaque année un spectacle où plein de gens connus ou pas connus viennent chanter le répertoire du parrain ou de la marraine. Je savais que Mario serait dans les parages. Jean peut-être. Mais ce que je ne savais pas, c’est qu’Alan avait monté tout un coup. Pour me tromper. Il m’a demandé de faire une chanson d’Octobre, avec le house band, Mario et Jean. On a donc fait toute une répétition. Ça allait être ça : une chanson avec tout le monde. Au spectacle, à ma plus grande surprise, mes trois vieux copains d’Octobre sont arrivés, avec Yann Perreau dans le rôle de Pierre Flynn… Pour la première fois, je voyais Octobre de la salle. Et oui, j’ai fini par monter sur scène, et on a joué trois pièces. C’est ça, Petite-Vallée : tout est possible… »

Et c’est encore Alan qui a fomenté l’affaire, ce coup-ci ?« Non, pas du tout. Ça vient de Pierre Hébert. Il voulait qu’on fasse quelque chose ensemble. Comme nous tous, il a été bouleversé par ce qui est arrivé [l’incendie qui a détruit le théâtre de la Vieille Forge cet été]. Et les deux autres ont tout de suite dit oui. Moi, j’avoue, j’aurais jamais pensé à ça de moi-même. Alors on s’est portés volontaires. » Deux décennies après le dernier spectacle complet du groupe, aux FrancoFolies de Montréal, on a de la chance : les quatre sont encore musiciens actifs. Jean Dorais, certes moins visible, se garde frais au sein de deux groupes. Pierre Hébert est encore et toujours un batteur d’élite. Mario Légaré joue avec tout le monde, tout le temps. « C’est l’avantage : on est réunissables ! » Les billets sont en vente.

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