Un voyage argentin en compagnie de Franco Luciani

Franco Luciani tourne au Québec et en Ontario avec son polyvalent trio, qui peut s’adapter à tous les styles de musique argentine.
Photo: Sylvi Belleau Franco Luciani tourne au Québec et en Ontario avec son polyvalent trio, qui peut s’adapter à tous les styles de musique argentine.

Depuis le début de l’été, l’excellent harmoniciste Franco Luciani tourne au Québec et en Ontario avec son polyvalent trio, qui peut s’adapter à toutes sortes de styles de musique argentine. Tango ou folklore du nord du pays par-ci, improvisation, chanson ou musique pour la danse par-là : il est considéré comme l’un des plus remarquables musiciens de l’actuelle génération. En ce sens, il peut être considéré comme la relève d’Hugo Diaz, un autre grand. Luciani s’arrête cette semaine au Festival international de tango de Montréal, qui roule jusqu’au 20 août dans différentes salles de la métropole.

« Le folklore argentin est aussi grand que le pays, affirme Franco Luciani en entrevue. C’est la raison pour laquelle, quand je fais un concert, je le conçois comme un voyage. Les montagnes du Nord ont quelque chose à voir avec l’altiplano péruvien et bolivien, alors que Buenos Aires, la pampa et la forêt permettent une diversité de laquelle ressort cette culture variée. »

Au Québec, il s’est produit cet été au FIJM et au festival Mémoire et racines, des événements pour le moins différents. Modifie-t-il son répertoire en fonction des lieux ? « Oui, et j’aime ça de cette façon, répond-il. Ma musique peut se jouer avec une couleur plus jazz, plus “world music” ou plus traditionnelle, et j’ai les musiciens pour me permettre cela. Au Festival de jazz, on a fait plus d’improvisation, alors qu’à Mémoire et racines, on a mis l’accent sur le tango et le folklore. À Toronto, on a fait une milonga à une occasion, et au Lula Lounge, on a proposé un répertoire plus ouvert. » Pour le Festival international de tango de Montréal, il offrira surtout du tango, qu’il adaptera aussi au contexte de la milonga avec un peu de folklore :

Nouvelle étape

 

Son répertoire fait le lien entre deux mondes : d’un côté, celui du folklore du Nord avec le chamamé très vivant, la chacarera picaresque ou la zamba plus romantique ; de l’autre, celui du tango avec son univers de musiques plus orchestrales, de valses, de chansons passionnées et de milongas qui déménagent davantage. Plusieurs de ces styles se retrouvent sur Anda el aire, le plus récent disque de Luciani. De l’album, on a dit qu’il représentait à la fois une synthèse de son parcours avec plusieurs rythmes différents et une étape nouvelle à cause des compositions qu’il signe et du fait qu’il chante. Qu’en pense-t-il ?

« C’est vrai en partie. Ce n’est pas la première fois que je compose des pièces pour un disque, mais celui-ci réaffirme davantage ma position de compositeur. Mais pour ce qui est de la voix, c’est vrai que c’est une nouvelle étape. Sur les huit autres disques, je n’avais pas chanté. Le changement n’est donc pas mineur. Je ne prétends pas avoir une voix magnifique, mais je me permets un phrasé qui n’est pas nouveau, car j’ai toujours pensé l’harmonica comme un chant. » Une autre première : une pièce classique, de Vivaldi, s’ajoute au répertoire argentin.

Un nouveau trio composé du guitariste Leonardo Andersen et du contrebassiste Pablo Motta apparaît également. Luciani en est enthousiasmé. « Avec eux, quand on fait du tango, on fait du tango-tango et quand on fait du folklore, on en fait réellement. On fait aussi de l’improvisation, et j’aime ça. L’impro est plus présente qu’auparavant dans les styles que j’interprète. Même dans le tango, on peut improviser dans de petites formations. » Pour la tournée nord-américaine, Pablo Motta est remplacé par le contrebassiste torontois Alberto Munarriz.

 

À voir également au FITM

Le Quinteto Cinco Esquina. Ce quintette argentin qui a animé le FITM l’an dernier est de retour et se produira dans différents contextes pour le Festival. Sous la direction du pianiste Andrés Rosconi, le groupe fut d’abord très influencé par le Quinteto Real d’Horacio Salgán, avant d’élargir son répertoire qui est maintenant composé aussi bien de pièces plus intimes, qui se rapprochent de la musique de chambre, que d’autres, exécutées pour la danse. Un excellent groupe de tango.

Franco Luciani Tango Trio

Aux Serres municipales de Verdun, mercredi 16 août à 19 h. Milonga au Rialto, vendredi 18 août à 21 h 30. Soirée de clôture avec le Quinteto Cinco Esquinas et Franco Luciani Tango Trio au Théâtre Saint-James, dimanche 20 août à 20 h.



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