Le Festif de Baie-Saint-Paul: la galaxie festive

Baie-Saint-Paul nous offre cette année une belle illustration du voyage hétéroclite que nous réserve la galaxie Festif, entre le recueillement intime et la danse nocturne qui s’étire et s’enflamme. Le public répond présent, et salue, plus que jamais, l’audace des organisateurs du buffet musical.
Recueillement, donc, avec cette prestation « surprise » de Dany Placard, vendredi, devant la « shed à bois », sous les pommiers, au détour d’une petite rue de Baie-Saint-Paul. Une belle fin d’après-midi à partager son spleen lyrique. Mais dans cette abondance musicale, on pouvait aussi opter au même moment pour une Martha Wainwright alternant entre souvenirs et chansons.
Belle, très belle invitation aussi, avec Louis-Jean Cormier et son « spectacle baluchon » au quai de la municipalité, vendredi midi. Toujours aussi solide, avec Si tu reviens, une version « Woodstock » de Faire semblant, mais aussi avec Le pyromane, de Karkwa.
La magie du décor
On le dit souvent, et plusieurs en témoignent à grands coups de sourires, mais la magie du décor compte pour beaucoup au Festif. Magie, donc, pour cette prestation servie avec, en toile de fond, le Saint-Laurent et l’Île aux Coudres. Samedi, c’est Philippe B qui a remis cela, sur les mêmes planches. Et dimanche, on boucle le tout avec Timber Timbre.
Il y avait aussi un peu de cette belle communion, mais version reggae, avec Xavier Rudd, l’artiste le plus demandé des dernières années par les fans du Festif. Il a évidemment rempli à pleine capacité (environ 4000 personnes) le parterre devant la grande scène, vendredi soir. Sa recette, et qui fonctionne à l’échelle mondiale ? Un mélange de groove reggae, de didgeridoo et de pièces qui versent dans l’électro-dansant.
Samedi soir, sur la même scène, ce sera au tour du beau triptyque musical, avec Bernard Adamus, Lisa Leblanc et Daniel Bélanger. Et on affiche complet, comme pour la majorité des spectacles. Un record pour ce festival né, contre vents et marées, de l’idée de jeunes de la région.

Danser, nuit et jour
On continuera donc de danser, samedi soir. Mais la table a été mise, et de belle façon, depuis jeudi soir. Avec la bande de Valaire (anciennement Misteur Valaire) d’abord, qui a lancé le festival en faisant sauter et danser les premiers arrivés. Le ton était donné.
Ils ont remis cela avec un « dj set » dans le « bus Festif », un nouveau concept où quelques festivaliers montent littéralement à bord d’un autobus, le temps d’une prestation. Et dans ce festival qui refuse d’aller se coucher, on a eu droit à une prestation de Qualité Motel sous un chapiteau, à Loco Locass envahi de fans sur la scène et aux Dales Hawerchuk dans le sous-sol de l’église. C’est étonnamment là que les spectacles les plus rocks se déclinent immanquablement.
Rues piétonnes
Bref, la galaxie Festif a pris goût au recueillement et au groove dansant, parfois presque tonitruant. Mais entre les deux, il n’y a ni fossé, ni fausses notes. Simplement un rendez-vous qui continue de se développer, de surprendre et d’offrir un large éventail de portraits musicaux.
Le tout se poursuit jusqu’à dimanche, avec une belle trajectoire parsemée d’une prestation surprise de Vincent Vallières, de Groovy Aardvark, d’Alaclair Ensemble et de Klô Pelgag, notamment.
Pour que le tableau soit complet, il ne manquerait qu’un centre-ville piéton pour faciliter la vie aux festivaliers qui participent à cet événement. Le Festif, faut-il le rappeler, fait beaucoup d’efforts pour développer un événement aussi écoresponsable que possible.
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