Arcadi Volodos, Brahms : Pièces pour piano opus 76, 117 et 118.

Allons-y de but en blanc : ce CD est tout simplement l’un des plus grands disques de piano de l’histoire. Il s’inscrit dans la légende du disque au même titre, par exemple, que les Impromptus de Schubert par Artur Schnabel, le récital Bach d’Alfred Brendel ou les Valses de Chopin de Dinu Lipatti. Arcadi Volodos est apparu dans les années 1990. Il était alors une sorte de Denis Matsuev, un stentor du clavier. On le retrouve vingt ans plus tard, après une décennie de quasi éclipse médiatique, en gourou alchimiste de sonorités. Un critique musical doit certes user parcimonieusement de l’adjectif « inouï », mais entre le réglage du piano, les sonorités que Volodos parvient à en tirer et la manière dont les ingénieurs les captent, ce que l’on entend, par exemple dans les Intermezzos op. 117 nos 2 et 3, dépasse l’entendement. En matière de conscience du son, nous sommes sur les rivages d’Ivan Moravec ou de Christian Blackshaw, voire au-delà. Faut-il en rajouter ?
Écoutez Brahms - Drei Intermezzi, Op. 117: I. Andante moderato