Once You Were a Baby, Niilo Smeds

Avec la bonhomie de son picking et sa voix fatiguée, Niilo Smeds pourrait avoir enregistré cet album couché sous un rai de soleil, un dimanche, dans votre salon. C’est plutôt dans un petit studio de Portland, en Oregon, qu’a pris forme Once You Were a Baby, brillant exercice de style en petits chapitres lumineux d’humilité, aux airs de mer, de champs, d’arrière-cours, de soirs espagnols et de poussière du Deep South. Les mélodies de Smeds, où sa voix arrive parfois tôt, parfois tard, parfois pas du tout, reposent sur une guitare électrique douce et répétitive avec reverb, une rare batterie, un piano au timbre criard, un orgue et parfois, ô vents tragiques, des cordes (Wrong Elixir). Même si ce qu’il raconte n’est pas loin d’une brûlure lente, il y a une patience dans ce qu’il compose et chante, dans la livraison de ce qu’il imagine, dans la concentration de son énergie sur le tout et le rien, qui fait penser à la suite du monde, au-delà des missiles et des peurs. Il nous dit : viens.


Once You Were a Baby

★★★★
Indie folk

Niilo Smeds, Gold Robot Records

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