Trios op. 65 et op. 90, «Dumky», Antonín Dvorák

La première chose saisissante dans ce nouveau disque triomphal du Trio Wanderer, c’est le silence, un « blanc » pétrifiant, d’une parfaite durée, qui sépare le premier Allegro du Trio Dumky du Poco adagio qui suit (plages 1 et 2). Le silence nous accroche et nous permet de recevoir en plein état de conscience ce mouvement sublime et saisissant. Pour ses 30 ans, le Trio Wanderer revisite avec moult réflexions sur le grain sonore (cf. le début du 3e mouvement) ce Trio Dumky, très présent au début de sa carrière (enregistrements en 1990 à Auvers-sur-Oise et 1995 pour Sony). Je me souviens encore de l’exaltation du directeur de Sony de l’époque, Philippe Pénicaut, qui avait engagé ces Wanderer qu’il voulait faire connaître à la planète entière. Vingt ans plus tard, les Wanderer sont le meilleur trio constitué au monde. Leur nouveau CD Dvorák, vertigineusement riche de beautés, nuances et d’inflexions, est un sommet… comme les précédents !
Le Trio Wanderer joue Antonin Dvorak, Piano Trio No. 4 en mi mineur, Op. 90 (Dumky), 2e mouvement