Grunewald, Peter Broderick

Quatre mois après Partners, le prolifique (et fabuleusement insolite) Peter Broderick laisse tomber cet éphémère Grunewald, un exercice postclassique enregistré en une nuit dans l’église du même nom, à Berlin. On ne sait pas quand exactement, avant 2010 assurément, mais on sait qu’il y avait un Bösendorfer, une acoustique chaude, et peut-être Nils Frahm derrière son épaule… Passons outre l’ossature plutôt docile du lot, qui manque du caractère affirmé qu’on lui connaît, et insistons sur la qualité des ambiances, des enchaînements. Comme s’il était entre parenthèses, le multi-instrumentiste américain exprime un moment déjà nostalgique où s’insèrent d’autres moments, plus menus, très intuitifs. Seul au piano et au violon, Broderick se fait harmonieux, ne laissant traîner qu’une fois sa voix fantomatique. Après la tumultueuse It’s a Storm When I Sleep, seule plus broussailleuse, écoutez Eyes Closed and Traveling : elle incarne toute l’idée de Grunewald, journal d’un soir intemporel.


Peter Broderick - Eyes Closed and Traveling

Grunewald

★★★ 1/2
Expérimental

Peter Broderick, Erased Tapes

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