L’ascension du chef Nézet-Séguin rejaillit sur l’Orchestre métropolitain

Le chef Yannick Nézet-Séguin à la barre de l’Orchestre métropolitain lors d’un concert sur le mont Royal en juillet 2015
Photo: Clément Sabourin Agence France-Presse Le chef Yannick Nézet-Séguin à la barre de l’Orchestre métropolitain lors d’un concert sur le mont Royal en juillet 2015

L’Orchestre métropolitain récolte les fruits de la fulgurante ascension internationale de Yannick Nézet-Séguin. Le chef québécois emmènera l’orchestre qui lui a mis le pied à l’étrier en tournée européenne en novembre 2017, avec, notamment, un concert au fameux Concertgebouw d’Amsterdam et deux à la Philharmonie de Paris.

Semaine bouillonnante pour Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre métropolitain, qui se sont retrouvés, dimanche dernier, à l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus avec deux hôtes de prestige, le ténor Rolando Villazón et la basse Ildar Abdrazakov, afin d’enregistrer un disque d’airs et duos français et italiens pour la Deutsche Grammophon.

Ce disque, sur le label le plus prestigieux du monde, paraîtra en septembre 2017, à point nommé pour mettre la table d’une tournée de l’orchestre en Allemagne, en France et aux Pays-Bas.

Deux programmes, trois solistes

 

La tournée européenne de l’Orchestre métropolitain débutera en Allemagne, à Dortmund, le 26 novembre 2017, et se poursuivra à Cologne, à Amsterdam, à Rotterdam et à Hambourg pour s’achever à Paris, à la nouvelle Philharmonie.

Deux solistes français, Alexandre Tharaud et Jean-Guihen Queyras, et deux solistes québécois, Stéphane Tétreault et Marie-Nicole Lemieux, accompagneront le Métropolitain, qui a proposé deux programmes aux organisateurs. Seul Paris entendra les deux, les 2 et 3 décembre.

Le premier programme débute par Kaléidoscope, du Québécois Pierre Mercure, et enchaîne sur Les nuits d’été de Berlioz, chantées par Marie-Nicole Lemieux. La seconde partie juxtapose le Concerto pour violoncelle no 1 de Saint-Saëns, avec en soliste Jean-Guihen Queyras (natif de Montréal), et les Variations Enigma d’Elgar. Il sera joué à Dortmund, à Rotterdam, à Hambourg et à Paris.

Le second menu, proposé à Cologne, à Amsterdam et à Paris, s’ouvre sur Exil intérieur d’Éric Champagne, une commande du Métropolitain créée en 2012, et se poursuit avec le Concerto pour la main gauche de Ravel par Alexandre Tharaud. Après la pose, le Concerto pour violoncelle d’Elgar par Stéphane Tétreault est associé à La mer de Debussy.

Trop de demandes !

Comme l’explique Yannick Nézet-Séguin, interrogé par Le Devoir : « Tout a commencé avec Emmanuel Hondré à Paris, qui souhaitait me recevoir avec le Métropolitain et associer des solistes québécois et des Français qui ont un attachement particulier avec le Québec. Au lieu de nous limiter à deux solistes en tout, nous avons décidé d’en faire un concept et d’associer un Français et un(e) Québécois(e) dans chaque programme. »

Paris a donc été le point de départ, mais « dès que nous avons commencé à parler à des endroits que je visite régulièrement depuis des années avec d’autres orchestres, nous nous sommes rendu compte d’un intérêt marqué et nous avons même dû refuser des propositions », nous dit le chef.

Les dates de la tournée ont donc été uniquement façonnées par la propre disponibilité de Yannick Nézet-Séguin. « On aurait pu faire le double : Luxembourg, Bruxelles, Baden-Baden, Francfort… » Le trajet d’un second voyage est donc déjà tout tracé.

Cette tournée, qui ne s’inscrit pas dans le cadre du 150e anniversaire du Canada — « cela aurait pu, mais le projet était en branle depuis plus longtemps » —, est rendue possible par une allocation spéciale du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et des soutiens privés. Dans son communiqué, l’Orchestre métropolitain souligne « la générosité de madame Jacqueline Desmarais, sans qui cette tournée ne serait pas possible », et remercie « madame Sandra Chartrand et monsieur Richard J. Renaud pour leur grand soutien ».

Maintenant que le projet est rendu public, Yannick Nézet-Séguin souhaite susciter d’autres associations. La concordance entre ce dévoilement et le déjeuner-causerie de Yannick Nézet-Séguin, ce jeudi au Conseil des relations internationales de Montréal, n’est pas fortuite. Le chef dissertera sur le thème « Quand le talent québécois à l’étranger inspire les décideurs d’ici et d’ailleurs ». « L’une des idées est d’avoir davantage de partenaires qui peuvent se joindre à nous. »

Lors de ce voyage, le Métropolitain sera un fier ambassadeur de la métropole. Pour éviter toute confusion avec l’Orchestre du Metropolitan Opera de New York — « une nouvelle problématique », reconnaît Yannick Nézet-Séguin —, il apparaît nécessaire au chef de « bien préciser à l’étranger, pour la tournée comme pour le disque, “Orchestre métropolitain de Montréal”  ».

Yannick Nézet-Séguin espère que ce voyage sera le galop d’essai pour « une série de tournées ». On ne peut que rester bouche bée devant le chemin parcouru !

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