L’appel à l’ouverture

Le chanteur-percussionniste Kattam lance un disque de musique pour et par les enfants.
Photo: Hamza Mejri Le chanteur-percussionniste Kattam lance un disque de musique pour et par les enfants.

Son prénom résonne comme des coups de tambour, ses frappes sont autant d’appels à l’ouverture et son projet personnel est un voyage interactif avec les enfants. Kattam Laraki-Côté utilise les percussions et le chant pour développer le goût de la découverte : il est charismatique, énergique, très créatif, et son spectacle Kattam et ses Tam-tams est devenu la matière première de son premier disque, De Tombouctou à Bombay, qui fut enregistré avec 1000 enfants et qui sera lancé ce dimanche après-midi à la Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville.

Comme il se doit, Kattam fera appel à une chorale d’une quinzaine de jeunes, en plus de ses complices musiciens comme Mélissa Lavergne, Joannie Labelle, Philippe Beaudin, Gotta Lago et autres.

« J’essaie de réveiller l’enfant chez l’adulte et l’adulte chez l’enfant. Pour moi, l’enfant a une intuition, une sagesse et une capacité d’entendement qu’on ne doit jamais sous-estimer. Et parler des adultes et des enfants, c’est comme dire un Blanc et un Noir : ce sont des catégories qui ne devraient pas vraiment exister. À la limite, enfants et adultes, c’est la continuité », explique Kattam.

Il se produit souvent dans les garderies, les écoles primaires et les maisons de la culture. Partout où il passe, il joue sur des pistes préenregistrées et anime et capte l’attention. Avec lui, on marche, on va dans la jungle, on monte dans l’arbre, on entre dans une chorégraphie, une histoire, avec des percussions de l’Afrique subsaharienne, du Maghreb, du Moyen-Orient et de l’Inde : de Tombouctou à Bombay.

Tout cela est brillamment intégré sur le disque : la fête au village, la nature dans la forêt, la plénitude du désert et les machines de la mégapole. Partout, les enfants sont présents, très présents : en traditions comme en rap ou en électro ; dans une version d’Alors on danse de Stromae à une pièce plus mystique comme Allahouuuuuuuuuuu.

« Je voulais faire goûter aux enfants une palette de musiques dans différents contextes. Je pense que c’est bien que les jeunes connaissent un peu ce qu’est la musique spirituelle, la musique pop et la musique traditionnelle qui correspondent toutes à des états d’âme qu’un être humain peut avoir. L’âme humaine est immense et on a besoin de toute cette palette », dit Kattam, un adepte du soufisme.

Il a réalisé le disque avec l’aide d’une dizaine de musiciens, sur les airs d’un balafon ou à coups de djembé, de doum doum, de derbouka, de dhol, de krin, de cloches, de shékéré et de nombreux autres instruments. En entrevue, il tenait à remercier son grand complice Rémi Giguère, qui n’a pas lésiné sur la prise de son et le mixage.

Dans chaque pièce, on entend entre 50 et 500 enfants. Par moments, on reconnaît des chansons pour enfants, alors qu’ailleurs, ce sont des chants pour tous interprétés par les enfants. Dans tout cela, l’équilibre y est brillamment atteint.


Alors on danse - Kattam et ses Tams-Tams

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