Le prisme des éclats, Des ébauches

Frottez vos yeux avec des mitaines en vraie laine : l’auteure de ces lignes qui vous parle d’indie rock ! Toute se peut. Le premier opus du quintette montréalais Des Ébauches a tout pour plaire aux fans de Karkwa… mais aussi aux autres. Le prisme des éclats est l’aboutissement d’un travail de plus de quatre ans effardoché par les doigts infatigables de Navet Confit. Les chansons denses nous plongent après plusieurs écoutes dans une atmosphère sombre et belle, vous savez, celle qui offre une trame sonore au trajet de chaque goutte d’eau qui dérape sur une vitre. Mais l’intérêt doit se porter davantage sur les textes, architexturés autour des mutilations du « travail austère », de la consommation de masse et de nos existences somnambules. Portées par des choeurs parfois trop pop ou des accents rappelant Radiohead (Paresse et Climbing up the Wall !), certaines « ébauches » méritent cependant une écoute diligente, que l’on pense à Rentrer dedans, À grand remous ou à Chanson de glace.