Mélisande (électrotrad)

Lorsqu’elle se produit en son nom, Mélisande mène sa carrière d’auteure-compositrice, mais lorsqu’elle ajoute l’électrotrad entre parenthèses, elle puise dans l’héritage de la chanson traditionnelle francophone et lui confère une approche féministe en s’appropriant les mots anciens et en les changeant quelque peu. Avec son complice Alexandre De Grosbois-Garand et deux autres collègues, elle mène les destinées de l’un des groupes les plus prometteurs du trad québécois en mélangeant l’électrique, l’électro et même le rétro à de belles harmonies vocales. D’ici Noël, Mélisande (électrotrad) s’arrêtera au Rond Coin de Saint-Élie-de-Caxton, à La Korrigane de Québec, et aussi au Labo de la taverne Jarry, où on fera la fête vendredi soir.
En plus du répertoire du disque Les métamorphoses qu’il a lancé plus tôt en 2014, le groupe montréalais a récemment réalisé le vidéoclip de la pièce Le vin est bon. Après les Fêtes, il se produira en vitrine au Folk Alliance à Kansas City. En attendant, le groupe propose aussi de nouvelles pièces, le vent dans les voiles, fort de son prix de musique folk canadienne, gagné il y a quelques semaines, Mélisande y ayant été déclarée meilleure chanteuse traditionnelle de l’année.
Pas mal pour une femme qui ne chante pas à l’ancienne, qui vient du prog et de la chanson. Mais les inflexions qu’elle injecte aux pièces collent très bien à l’esprit traditionnel autant qu’au caractère contemporain du son de son groupe. Elle a fait ses premières armes au sein de Mémoire vive, une formation qui proposait une rétrospective de plusieurs chansons québécoises des années 1970 à 1990. Elle a par la suite frayé dans les sentiers de Robert Fripp en passant par Boston, avant de revenir pour chanter, jouer de la guitare et écrire ses chansons.
Chez Mélisande (électrotrad), la complainte loge au même bal qu’un air de Vigneault, pendant que l’électro crée l’atmosphère ou reflète l’essence rythmique. Quant au trad, il est partout, dans le son d’instruments comme le violon, le banjo et la mandoline, mais aussi au fond de l’âme du bassiste-flûtiste Alexandre, du joueur de cordes Robin Bouliane et du claviériste-programmateur Mark Busik, tous trois fortement implantés dans le milieu traditionnel et au centre du moteur de la nouvelle génération.
Selon Mélisande, le son des concerts du groupe est proche de celui du disque : « Depuis sa sortie, on se produit par séquence, ce qui fait qu’il y a un son qui demeure le même. Mais les chansons prennent un peu plus de vie, la cohésion est plus grande entre nous et les autres musiciens sont en feu. »