Dis donc, Réal Desrosiers, c’est vraiment vrai ce qui se murmure dans les ruelles de Montréal et jusque dans les coulisses du FEQ : un coffret ? Un autre coffret Beau Dommage ? Tous les microsillons réédités en 180 grammes ? À paraître à l’automne, pour les 40 ans, c’est ça ? « C’est pas une rumeur », confirme l’homme aux fameux roulements de tom-toms, par ailleurs vétéran de Radio-Canada.

 

« C’est venu d’Universal, qui a racheté EMI-Capitol, explique-t-il : est-ce qu’on avait une idée pour le 40e ? » Le premier Beau Dommage, enregistré en août 1974, a été lancé début décembre de la même année, juste à temps pour entonner « 23 décembre, Joyeux Noël Monsieur Côté ! /Salut ti-cul ! » Et l’entonner chaque année depuis. « On s’est posé la question : quoi faire de plus ? On avait sorti le coffret CD-DVD pour le 35e [l’album de famille], il y avait des compiles, on voyait juste ça : boucler la boucle en ressortant les vinyles… »

 

Dont acte. Un chic boîtier, intitulé Microsillons, beau dommage ! Avec les vinyles tels quels, sans bonis, mais à la manière supérieure d’aujourd’hui, grosses galettes de 180 grammes, comme le font les Stones, Fleetwood Mac et tout le monde, c’est le nouvel engouement. « Michel [Rivard] trippe beaucoup sur le vinyle. J’ai encore ma “table tournante”, ça m’apparaissait à la fois dans l’air du temps et lié à l’époque de Beau Dommage. »

 

Outre les quatre disques en studio de la première époque, le coffret ajoutera les deux volumes du Beau Dommage au Forum, le show de 1984, « et pour la première fois en vinyle, notre album-retrouvailles des années 1990, Le retour du flâneur ». Ça lui fait un petit velours, je crois.

 

« J’aime l’idée qu’on puisse revivre l’expérience Beau Dommage comme elle a été voulue, chaque face de microsillon pensée, la dernière chanson du côté A soigneusement sélectionnée, la première de la face B aussi. On prenait tellement de temps pour choisir l’ordre de chaque bord. Y avait plein de petits papiers avec des listes partout à terre… » D’autres projets pour l’anniversaire ? « Rien qui vient de nous. Il y aura deux émissions de Tout le monde en parlait. À part ça, il y a ce qu’on nous propose… » Il n’en dira pas plus, beau dommage !