Loin des hommages

C’était parti pour être des FrancoFolies sous la flotte. Elles ont été fraîches, mais le Bon Dieu des mélomanes était de notre côté pour cette édition anniversaire. Fuyant un peu volontairement tous les concerts hommage, je me suis surtout accroché aux artistes inspirants du moment et à ceux qui le seront dans peu de temps. Voici quelques moments en tous genres :

Le plus grand vers d’oreille : c’est la satanée Bamboula des Trois Accords, que le groupe a chantée en compagnie de Dumas sur la place des Festivals. Magique morceau, primal et jouissif, qui s’accroche à nos neurones aussi solidement que la corruption sur un politicien. « Bam-bou-laaaaa ! » Tiens, je parie que vous la chantez déjà. Désolé.


Le moment d’insolation : Il faisait chaud au Métropolis pour Bernard Adamus, un peu abîmé par son passage à Tadoussac. À au moins trois reprises, il est allé en fond de scène pour se vider une bouteille d’eau sur la tête. Le fleuve pouvait bien lui couler dans le dos !


Le moment essoufflant : le groupe Fauve, vu en première partie de Biolay. Chose certaine, il y a du rythme chez les jeunes Français, qui profitent du buzz du moment. Sur une musique électro-jazz, le chanteur qui n’en est pas vraiment un raconte ses longs textes à toute vitesse, comme des monologues sans fin, une logorrhée verbale. C’est voulu et ça fait son effet, ça happe, ça essouffle.


La meilleure traduction : dans le volet nocturne des Francos, aux Katacombes, le duo décalé Sèxe Illégal a présenté quelques-unes de ses nouvelles pièces, des reprises traduites de manière… approximative ? La palme va sans doute à London Calling, des Clash, devenue Longueuil calice. « L’autre bord d’la rivière ! »


Le spectacle le plus rodé : Marie-Pierre Arthur, lors de l’ouverture des Francos. On avait déjà vu le concert de la bassiste gaspésienne, mais c’était encore épatant jeudi dernier sur la rue Sainte-Catherine. Elle était accompagnée d’un groupe tout-étoile, il faut dire, mais bon sang, ça roulait, ça déboulait, ça vibrait. Qu’est-ce qu’on attend pour lui ouvrir toutes grandes les portes de la diffusion de masse ?


Le moment avec (presque) pas de micro : Albin de la Simone a fait le pari de la simplicité. Un peu d’amplification pour sa voix, le Wurlitzer en douceur dans un unique haut-parleur pour tout L’Astral, c’est tout. Le violon et le violoncelle ? Directement vers nos oreilles. Le résultat : on écoute, on respire lentement, on dépose son verre avec une minutie exagérée, juste pour ne rien manquer de la magie de ce moment.


Le moment du vétéran : le bon vieux Stephen Faulkner, alias Cassonnade, était en forme en début de Francos, à L’Astral. Combien de magnifiques chansons il a en banque ? Sans trop de grimaces, avec juste assez de moutarde, Faulkner a joué de ses meilleurs titres, dont Porte-poussière et une Doris mélangée à A Whiter Shade of Pale de Procol Harum.

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