Le 22 avril, en avant la Terre et la musique

Ce dimanche, dans le cadre du Jour de la Terre, des gens d'un peu partout au Québec se sont donné rendez-vous place des Festivals, pour une marche à la fois remplie de colère et d'espoir. Même les étudiants en grève, qui quelque part partagent ces deux émotions, promettent d'être de la partie. Le cortège fera une bonne place à la prise de parole, mais aussi à la musique.
C'est d'ailleurs avec le tintement des cloches — ça compte comme de la musique, oh que oui — que s'ébranlera la marche, une idée lancée par Fred Pellerin et Gilles Vigneault. Si les églises du centre-ville de Montréal ont tendance à être discrètes, il est toutefois prévu de faire vibrer tous les bourdons et autres carillons de la province. Au bon vouloir des bedeaux, on imagine.On ne peut pas vous dire où aura lieu le concert prévu pour le Jour de la Terre: c'est un secret. Chose certaine, les musiciens attendront la foule au bout de la marche, à l'endroit où le célèbre Frédéric Back mettra en terre un arbre, fidèle à sa mythique oeuvre d'animation. Le grand Vigneault aurait pu chanter J'ai planté un chêne qu'il n'aurait pas perdu son temps, ni sa peine.
Le «printemps» des artistes
Mis sur pied par Dominic Champagne et Nadine Vincent et mis en scène par Brigitte Poupart, le spectacle prévu mettra en vedette une belle bande de jeunes musiciens, pas tous tout à fait verts, mais surtout pas pigés dans le sac nostalgique.
En tête de liste, on compte Mes Aïeux, qui depuis plusieurs semaines propagent la bonne nouvelle au sujet de ce 22 avril. Le groupe a en poche un tout nouveau disque, À l'aube du printemps, un titre qui plaît sans doute à Champagne et son idée de «printemps québécois».
Aussi sur scène, il y aura le rock de Galaxie, l'électro de Beast — qui a déjà fait vibrer la place des Festivals en 2010 au Festival de jazz — un duo Ariane Moffatt et Pierre Lapointe, Damien Robitaille, la nouvelle sensation folk-rock Lisa LeBlanc et les Douze hommes rapaillés. On parierait un petit deux qu'ils chanteront en coeur Retour à nulle part et son refrain: «Ça ne pourra pas toujours ne pas arriver, nous entrerons où nous sommes déjà / Ça ne pourra pas car il n'est pas question de laisser tomber notre espérance.»
Le concert mettra aussi en lumière les peuples autochtones du Québec, en laissant le micro au rappeur d'origine algonquine Samian et à la soprano atikamekw Minda Forcier. La foule pourra aussi accueillir des femmes autochtones qui sont parties à pied dimanche dernier de Maliotenam jusqu'à Montréal, pour dénoncer le Plan Nord et ses impacts sur les Innus.