Jimmy Hunt et Douze hommes rapaillés au parc de la Francophonie, Dropkick Murphys sur les Plaines - Des Hommes magiques en plein air
Depuis les premiers pas du projet des Douze hommes rapaillés, mis sur pied pour rendre hommage à Gaston Miron et diffuser les mots du poète, le spectacle s'est promené dans quelques salles relativement feutrées, obtenant partout un succès grandement mérité. Hier soir, au Festival d'été de Québec, le concert était présenté en plein air, au parc de la Francophonie.
C'était d'avance un moment spécial dans ce décor d'où on peut voir le haut de la tour de l'Assemblée nationale et le drapeau du Québec qui y flotte. Les mots de Miron — et même sa voix, en extraits sonores — dans le grand air, c'était parfait, ça faisait show rock et ça faisait rêver. Le chef d'orchestre, Louis-Jean Cormier, et le claviériste, François Lafontaine, tous deux du groupe Karkwa, ont visiblement pris vie devant la foule debout. La foule a même lâché quelques «wouhou» mérités, quelques sifflements de joie.Et, selon les plans, elles devaient toutes y passer, les pièces des deux volumes des Douze hommes rapaillés. Mais, après six titres, heure de tombée oblige, c'était déjà dans la poche. Michel Faubert, Richard Séguin, Vincent Vallières, Jim Corcoran et compagnie ne pouvaient plus vraiment perdre le Nord.
Jimmy Hunt sauce rock
Avant Douze hommes rapaillés, Jimmy Hunt a proposé la plupart des pièces de son premier disque dans un parc de la Francophonie qui s'est rempli lentement mais sûrement, le ciel ayant cessé à ce moment de se déchaîner après un début de soirée pluvieux. Hunt s'est révélé pas mal plus rock que lors de son passage à l'Astral aux FrancoFolies. La voix était très forte dans les haut-parleurs, et les guitares, distorsionnées, comme dans Albertine, une pièce tirée de l'album de son ancien groupe Chocolat.
Toujours peu bavard, Jimmy Hunt a tout de même bien mené son spectacle, évitant les blocs trop tendres, dispersant ses balades (Tes yeux, Les Tontons macoutes...). Le natif de Saint-Nicolas a offert une nouvelle pièce (Les Vagues, sauf erreur), ainsi que l'instrumentale Erzulie Freda.
Pendant ce temps, sur les Plaines
En début de soirée, sur les Plaines, c'était l'ondée pour les punks de bonne famille de Dropkick Murphys. C'était la grosse pluie sale. Des gouttes qui font mal, qui détrempent. Mais dès l'ouverture, sur Hang'em High, et aussi pendant tout ce qu'on a vu de leur performance, ça brassait devant la scène, ça lançait des canettes de bière et le body-surfing était de mise. Faut dire que le groupe est allé droit au but, la pédale au tapis, à grands coups de guitare électrique, de batterie et... de cornemuse! Parlant de but, en affichant fièrement leur amour des Bruins de Boston, les musiciens de Dropkick Murphys se sont attiré quelques huées (sans rancune) de la part de la foule. Les Bostonnais se sont fait pardonner en faisant monter sur scène Patrice Bergeron, champion de la Coupe Stanley. On n'aime pas les Bruins, mais s'ils sont natifs de Québec...