Les hommes-charades de Jeanne Cherhal

À 32 ans, la chanteuse française Jeanne Cherhal semble en plein questionnement. En tant qu'artiste, en tant que femme. Son quatrième disque, où elle joue de tous les instruments, s'intitule Charade et tente d'élucider l'énigme masculine. En vain, il va sans dire!
La Nantaise, élue révélation du public aux Victoires de la musique en 2005, a parsemé sur Charade des indices, sous forme de courtes pièces, nommées Mon premier, Mon second, Mon troisième et Mon tout, qui se terminent toutes par: «Mon tout, je le cherche en vain, ici ou là bas / je le traque, mais je crains qu'il n'existe pas.»L'homme ici n'est pas idéalisé. Au contraire, Jeanne Cherhal semble se souvenir de plusieurs mauvais coups de ses ex. «C'est un disque très traversé par les hommes, les hommes importants de ma vie... ou même les hommes pas très importants!», dit en riant la figure importante de la moins en moins «nouvelle» chanson française. Ce qui m'intéresse, c'est les hommes et c'est les gens, ce n'est pas la perfection, les "winners", les gens qui réussissent tout. Je suis beaucoup plus touchée par les gens qui avouent leurs faiblesses, leurs petits défauts.»
Charade a été composé et joué en totalité par la chanteuse, qui a dû se frotter aux claviers, aux guitares, à la basse. Elle joue beaucoup avec sa voix, s'en servant même parfois, comme le fait Camille, comme percussion. «Ça a imposé des limites, déjà par le fait que je n'avais jamais même touché à une batterie avant d'enregistrer mon disque! J'ai fait un petit peu en fonction de mes incapacités, avoue-t-elle. Avec le recul, je me demande bien pourquoi j'ai cru qu'il fallait faire ce disque comme ça. J'avais sûrement quelque chose à me prouver.»
Sur scène, toutefois, Jeanne Cherhal ne sera pas seule, mais avec son groupe, La Secte humaine, qui a aussi joué avec Katerine par le passé. «J'ai eu très très envie de leur confier mes chansons, j'ai encore suivi mon instinct.»