Abattez-moi ce mur!

Hérésie. C'est le titre d'une des dix chansons du nouveau Malajube. La moins désagréable. La moins longue. La moins mur de son. L'insupportable mur de son de Malajube! Plus capable. Hérésie! J'entends d'ici hurler.

Au bûcher, l'incroyant! Enfonçons le clou: ce parti pris de Malajube — la musique en pleine face et Julien Mineau et ses copains chantant en direct de Chibougamau sans micro — gâche tout. Ça enterre ce qu'il y a de plus beau chez Malajube, à savoir les jeux d'harmonies en falsetto. Non sans raison, certes: ça empêche de comprendre les paroles. Citation de 333: «On loue et on vend nos esprits, on voudrait vivre à l'infini / Nos lèvres se sèvrent de sang noir». Poésie ado noire foncée, symbolique gothique premier degré, mal de vivre mal exprimé, on est loin du Dehors novembre des Colocs: plutôt Les Trois Accords se prenant au sérieux. Oui, il y a des trouvailles dans cette sorte de chanson pop traitée à la prog-punk (Porté disparu, tout particulièrement, a des tours et des détours séduisants), mais le plus souvent, passé les deux-trois mesures d'intro (généralement au piano), c'est le même blitzkrieg: un martèlement répétitif, rébarbatif et barbant, avec une pause instrumentale ou deux, façon Pink Floyd. Ça lasse. Et ça me les casse. Surestimé, tout ça.

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