Concerts classiques - Populaire, gratuit... et bon!
Le Festival de musique de Lachine 2008 (www.concertslachine.ca) est constitué d'une série de concerts quotidiens gratuits. Lancée hier soir, cette 33e édition se poursuivra jusqu'au 19 juillet. Les prestations prochaines auront lieu au Pavillon de l'Entrepôt du Complexe Guy Descary et au Sanctuaire de la Chapelle Sainte-Anne. Ce soir, par exemple, sera repris le programme français conçu par Olivier Thouin, Yegor Dyachkov, Louise Bessette et Simon Aldrich, donné à la Maison Trestler mercredi.
Ouverture en grand, donc, à l'Aréna Pierre-Morin avec un programme Mozart-Beethoven dirigé par Jean-Philippe Tremblay. C'est avec plaisir qu'on retrouvait en pleine forme le jeune chef de l'Orchestre de la Francophonie canadienne. Sous sa direction, l'Orchestre philharmonique de l'Île a sonné avec justesse et des équilibres polyphoniques fort bien réglés. La Symphonie n° 1 de Beethoven a été dirigée dans des tempos jamais brusqués, avec une accentuation mordante. On aurait apprécié que les solos de bois du premier mouvement ne ralentissent pas et que le chef positionne la timbale à droite, entre les bassons et contrebasses, et la fasse frapper par des baguettes encore plus sèches. Mais tout le reste avait beaucoup d'allure et une vraie tenue.En début de concert, Jean-Sébastien Roy, Prix d'Europe, jouait le 5e Concerto de Mozart comme s'il s'agissait d'un grand concerto pour violon pré-romantique, ce qui relève d'une extrapolation un peu hasardeuse et d'une attitude interprétative qui tient plus des années 50 et 60 que de notre époque. Mais dans cette optique, le violoniste, même si on a pu craindre une baisse de concentration dans la seconde moitié du premier volet, a fait preuve d'une belle tenue instrumentale avec un son plein et rond, jamais acidulé.
Marianne Fiset abordait également Mozart et des rôles fort disparates, qui lui vont plus ou moins bien. La première partie (Don Giovanni et Flûte enchantée) la voyait parfois en délicatesse avec l'intonation de ses aigus. Le rôle mutin de Zerline ne lui convient pas très bien, contrairement à celui de la Comtesse des Noces de Figaro, chanté avec noblesse et émotion. Mais, pour l'heure, Marianne Fiset reste davantage convaincante dans des personnages dramatiques, d'un romantisme plus à fleur de peau.
Collaborateur du Devoir
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CONCERTS LACHINE
Mozart: Concerto pour violon n° 5. Airs extraits de La Flûte enchantée, Don Giovanni et Les Noces de Figaro. Beethoven: Symphonie n° 1. Jean-Sébastien Roy (violon), Marianne Fiset (soprano), Orchestre philharmonique de l'Île, Jean-Philippe Tremblay. Aréna Pierre-Morin de Lachine, jeudi 10 juillet 2008.