Bilan des organisateurs du FIJM - Un festival heureux

C'est la tradition à la fin de chaque Festival de jazz: les organisateurs n'en reviennent pas et Alain Simard résume les onze dernières journées en deux mots: «incroyable» ou «extraordinaire».
Ainsi, 2008 ne fait pas exception. Selon ses dirigeants, le Festival international de jazz de Montréal (FIJM) a battu ses propres records et célèbre une 29e édition au budget équilibré. Les surplus dégagés seront réinvestis dans la série Jazz à l'année.Le seul couac au tableau — et il n'a pas été souligné lors de la traditionnelle conférence de presse —, c'est que le taux d'occupation des salles est descendu cette année à 80 %, après avoir frôlé 92 % en 2006 et 85 % l'an dernier. De même, il y a eu 30 concerts à guichets fermés, contre 50 en 2006.
Mais tous les indicateurs semblent ailleurs à la hausse. Chiffres en vrac: six millions de recettes en billetterie pour un sommet de 128 000 billets vendus; quatre millions en revenus de produits dérivés et alimentaires (ce qui fait un total de 10 millions investis par le public); un budget global qui dépasse pour la première fois les 25 millions. De cette somme, 15,6 % (plus de quatre millions) provient de contributions publiques, et 10 millions, des commanditaires.
Question coups de coeur, le directeur artistique, André Ménard, a identifié prioritairement Leonard Cohen, qui a été une «bénédiction» pour le FIJM, selon lui. «Il nous a transportés et inspirés durant tout le festival.» M. Ménard a aussi parlé des performances de Melody Gardot («une très grande révélation»), Artist of the Year, Empirical («l'avenir du jazz») et Renaud
Garcia-Fons, notamment.
L'autre grand manitou de la programmation, Laurent Saulnier, a aussi été séduit par Cohen et Gardot, de même que par Public Enemy, Bran Van 3000, Misteur Valaire, Steve Bernstein, Joseph Arthur («il devrait poursuivre sa carrière en solo»), Alice Russell et Chicha Libre, entre autres.
Les caprices de Haden
Il a fallu bien des efforts pour arracher aux organisateurs quelques aveux de déception, mais André Ménard a fini par dire que les caprices du contrebassiste Charlie Haden commencent à être bien dérangeants. «Il devient de plus en plus maniéré», a lancé M. Ménard.
Laurent Saulnier a pour sa part indiqué que la série de minuit n'a pas été toujours à la hauteur des attentes... et qu'il a eu bien peur durant les premières minutes du spectacle de Woody Allen, lorsque celui-ci alignait les notes escamotées.
Autrement, que du positif pour MM. Ménard, Saulnier et Simard, président du FIJM (de même que pour Jacques-André Dupont, fondateur du Salon des instruments, qui a enregistré une hausse de son affluence). La 30e édition sera remplie de surprises, ont-ils promis à une journaliste qui s'inquiétait de savoir s'ils avaient prévu quelque chose de spécial pour cet anniversaire...
On sait pour l'instant que la nouvelle scène sur la rue Clark sera de retour. L'inauguration de la Maison du jazz et de la Place du Quartier des spectacles (îlot Balmoral) changera aussi les contours de l'événement.