Les amis de Gilles Vigneault lui font une fête réussie à Paris
Paris — Fête réussie, moment magique: les amis de Gilles Vigneault ont dignement fêté hier soir à Paris les 80 ans du poète québécois, mais aussi ses 50 ans de chanson et ses 40 ans de carrière française.
Organisée par l'Archipel, l'éditeur français de la nouvelle anthologie des textes de Vigneault, Les Gens de mon pays, et par la délégation générale du Québec, la fête s'est déroulée à la résidence du délégué général Wilfrid-Guy Licari, avenue Foch.Les choses se sont faites à la bonne franquette, dans une ambiance détendue et bon enfant. Parmi les invités figuraient de grands noms de la chanson française: Guy Béart, Marcel Amont, Anne Sylvestre, Hugues Aufray, le Wallon Julos Beaucarne, le Suisse Michel Buhler et, bien entendu, Luc Plamondon. Française depuis quelques semaines à peine, Fabienne Thibault était là aussi, qui connaît par coeur toutes les chansons de Vigneault. Jeanne Cherhal représentait pour sa part la nouvelle génération d'auteurs-compositeurs-interprètes français.
Dans un premier temps, les amis de Gilles Vigneault se sont réunis autour de lui pour une photo de famille. Chacun a ensuite pris la parole pour rendre hommage au poète, évoquer un souvenir ou pousser la chansonnette.
Cadet de Vigneault de quelques mois mais affichant une forme insolente, Marcel Amont a interprété a capella une chanson que le Québécois avait écrite pour lui: Pour traverser la rivière.
Quelques minutes plus tard, Luc Plamondon renchérissait avec Si les bateaux, qu'il a d'abord récitée avant de se mettre à chanter, ce qu'on ne l'avait jamais vu faire. Guy Béart a poursuivi avec Quand vous mourrez de nos amours, Julos Beaucarne, son alter ego belge, a chanté Gens du pays en wallon, Hugues Aufray a récité avec délicatesse Petite gloire et fortune, et ainsi de suite.
Moment intense: la fille de Serge Reggiani, Carine, qui n'avait jamais rencontré Gilles Vigneault, a pris la parole, elle aussi, pour évoquer le souvenir de son père et la première tournée qu'il fit en 1968 avec le Québécois.
«Je faisais sa première partie. Reggiani m'a présenté au public français, a alors rappelé Vigneault. On avait fait une tournée de 30 villes. C'était bourré partout. L'année suivante, j'ai pu revenir tout seul et faire 45 dates. Sans Reggiani, j'aurais peut-être chanté en France, mais ç'aurait été plus long et plus d'ouvrage.»
Gilles Vigneault, qui aura 80 ans en octobre prochain, s'est montré ému par «toutes ces belles surprises».
«C'est un grand cadeau. J'en ai pour sept mois à me dire que mes 80 ans sont fêtés», a lancé le poète, avant de rendre hommage à ses collaborateurs, à ses techniciens et à son public, qu'il aime aller retrouver en province.
«Il y a des gens qui nous ont beaucoup aidés, qui ne le savent pas et qui un jour nous disent qu'ils ont pensé à nous pendant tout ce temps. C'est un bien précieux, a dit Vigneault. Dès que nous nous sommes rencontrés, les uns et les autres, les visages se sont fixés. Le son de la voix et les mots nous ont accompagnés. Et cela aide beaucoup plus qu'on ne le pense à être ce qu'on est et à chanter.»