Musiques du monde - De tous les univers
En ce qui concerne les musiques du monde, les six derniers mois comptent parmi les plus fastes depuis longtemps à Montréal. Qu'en est-il de la nouvelle saison? Un départ plus lent, un rythme de croisière qui s'accentue progressivement avec les semaines. Commençons en vrac.
Ce soir et demain, les McDades, excellent groupe canadien de musique celtique et du monde, y compris d'un peu de trad québécois, se produit à la Maison de la culture Mercier.Demain soir se pointe également Marco Calliari à la Maison des arts André-Mathieu, avant que la Chango Family ne revienne allumer l'enceinte de l'endroit le 1er février. Parlant de musique festive, l'école montréalaise de percussions brésiliennes Estaçao da Luz présente, sous la direction de Vovo, le Carnaval de la lumière au Kola Note le lendemain, 2 février. Au même endroit, le Ballet africain 2000, arrivé du Sénégal, campera les 5, 7 et 8 février, alors que la semaine suivante l'Ethnic Heritage Ensemble, formation américaine de musique improvisée qui crée des ponts entre les musiques africaines et les musiques afro-américaines, s'arrête à la Sala Rossa le 13 février.
Du côté du festival Montréal en lumière, trois événements sont à signaler. Aline de Lima, une jeune Brésilienne, forte de son beau disque Arrebol, tout de tendresse discrète, monte sur la scène du Club Soda le 23 février, alors que la Chilienne Claudia Acuña dévoilera son âme empreinte de jazz et de cancion au même endroit, le 28 février, et que la soirée Jamaica to Toronto, toute de soul, de funk et de reggae, se tiendra elle aussi au Soda, le 1er mars.
Une célébration majeure du printemps? Le Festival MMM des musiques et du monde a 18 ans cette année et met en scène, du 20 au 26 avril, à la Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville, une centaine d'artistes d'une vingtaine de pays. Cette année, Philippe Fehmiu agit à titre de parrain et MMM offre, entre autres, une prestation de l'Orchestre de Gamelan Balinais avec guitare électrique et batterie, de même qu'un alliage de reels québécois et de rythmes africains au sein de la musique de Kabakuwo.
MMM fait également venir le Vancouver Chinese Ensemble pour une tournée montréalaise du 19 au 23 avril, en plus de s'associer à une série de sept concerts que le koriste Zal Idrissa Sissokho donnera avec son groupe Buntalo dans les maisons de la culture et centres culturels de la ville. D'autres artistes qui se produiront avec MMM? Magdalena & Jose Maria Gianelli, Kleztanbul, l'Ensemble Dave Gossage, le Trio Michael Ayles et les Gitans de Sarajevo. (Info: www.musiquemultimontreal.com) Orient-Tango avec Gustavo Cabili, du groupe La Shunta, et Katia Makdissi-Warren de l'ensemble Oktoecho, partageront leurs trésors argentins et moyen-orientaux en jouant oud, bandonéon, piano, cordes et percussions au MAI, du 14 au 16 février. Au même endroit, le peintre Khosro Berahmandi anime un processus de création circulaire, du 1er au 3 mai, avec entre autres la flûtiste Shuni Tsou, le percussionniste Ziya Tabassian et le contrebassiste Nicolas Caloia.
De la musique indienne contemporaine? Shawn Mativesky et Payton McDonald, au Théâtre La Chapelle le 2 avril. D'autres projets spéciaux? L'Ensemble Constantinople poursuit sa sixième saison au Centre Pierre-Péladeau. D'abord le 11 février, avec Ay!! Amor... , une soirée de chants d'amour et de femmes conçue avec Françoise Atlan, célèbre chanteuse franco-marocaine née dans une famille juive séfarade et passionnée par les musiques traditionnelles méditerranéennes. Puis l'ensemble remet ça le 16 mai avec El grito, el silencio, flamenco d'hier et d'aujourd'hui, un programme créé en collaboration avec la chanteuse sévillane Rosario La Tremendita et le guitariste Jose Luis Rodriguez.
Du manouche? D'abord, Denis Chang, grand guitariste d'ici, qui a récemment fait paraître Nature Boy, un disque soutenu par le label Hot Club de la Norvège, rarissime honneur pour un Montréalais, se produit à la Maison de la culture Frontenac le 11 mars, là où, entre le 28 février et le 6 avril, Claude Laurin, spécialiste émérite du genre, fait découvrir L'Univers manouche, une exposition d'affiches, de photos, de livres et de disques.
Au chapitre de la musique pop grand public, deux groupes s'amènent cet hiver: la Compagnie créole viendra célébrer son vingt-cinquième anniversaire en s'arrêtant au Québec dans plusieurs lieux, dont le Centre Bell le 15 février, alors que les Gipsy Kings rempliront vraisemblablement le Métropolis le 17 mars.
Les Productions Nuits d'Afrique ne sont pas en reste et reviennent avec la deuxième édition du concours des Syli d'or de la musique du monde, qui fait découvrir des talents locaux, au Balattou du 26 février au 23 avril. Le gala qui tient lieu de finale se déroulera le
1er mai au Kola Note. D'autres activités de l'organisation? La 17e édition du Festival de musique du Maghreb du 8 au 10 mars et la visite du poète activiste multi-instrumentiste sud-africain Vusi Mahlasela le 17 avril, au même endroit. Sans compter le formidable guitariste malien Habib Koite, qui vient défendre le 4 mai, au National, Afriki, son premier disque en six ans.
Et puis il y a les disques, encore plus nombreux que les concerts. En voici quelques-uns qui sont fort attendus. En janvier: ceux de la Cubaine Celina Gonzalez et de l'Ensemble japonais Yamato; le live acoustique de Souad Massi et le nouveau Bratsch avec de nombreuses collaborations, dont celle de Charles Aznavour. En février: du trad avec Mauvais Sort, du manouche avec Angelo Debarre et Ludovic Beier, de l'afro-péruvien avec Peru Negro. Puis, en mars: un premier disque de Moussa Dieng Kala depuis des lunes et, plus tard, un troisième album de Sagapool, nouveau nom de la formation Manouche, un nouveau Genticorum du côté québécois. Et j'en passe, et des meilleurs... Bonne saison!
Collaborateur du Devoir