Autre nom, même planète musicale

Est-ce la rançon de la gloire? Maintenant que la musique indépendante du Québec cartonne à l'étranger, elle ne tombe décidément plus dans l'oreille d'un sourd. Le groupe rock Galaxie 500 a tellement fait jaser les producteurs qu'il a reçu une mise en demeure de la part des membres d'un défunt groupe-culte américain des années 80 nommé... Galaxie 500. Résultat: Galaxie 500 devient Galaxie 5001 pour le marché hors Québec.

«On a décidé de changer de nom à l'international, explique Pierre Thibault, de l'étiquette montréalaise C4, qui représente la formation. On ne sait pas jusqu'où ils vont aller et on ne veut pas se mettre une épine dans le pied.»

D'autant plus que le groupe québécois, qui a vendu quelque 5000 disques depuis ses débuts en 2002 et vient de sortir son deuxième album, Le Temps au point mort, conquiert d'autres territoires, lentement mais sûrement. Le leader et chanteur Olivier Langevin et ses musiciens Fred Fortin, Pierre Girard, François Lafontaine et Vincent Peake viennent de signer un contrat avec la maison de disques française Ladilafé afin que ses deux opus soient distribués dans l'Hexagone. Une série de spectacles suivra la sortie française en mars. De l'autre côté de la Manche, un gérant influent, Pete Smith, qui oeuvre entre autres avec Roger Water, s'est pris d'affection pour le groupe, qu'il veut voir à la prochaine mégafoire South by Southwest au Texas... Mais le problème de dénomination gêne un peu les producteurs anglo-saxons.

«L'exploitation commerciale que vous faites de la marque [Galaxie 500] a entraîné et continue d'entraîner des dommages sérieux en ce qui a trait aux intérêts économiques de notre client», indique la lettre de la firme d'avocats Baker & Hostetler, qui représente les artistes Dean Wareham, Damon Krukowski et Naomi Yang.

En insistant sur les petits moyens de sa boîte et les bonnes intentions des artistes, M. Thibault répondait lundi à la mise en demeure des membres du défunt groupe en les assurant du changement de nom du groupe pour leurs activités hors de la province. Il réclame toutefois de pouvoir conserver la dénomination en sol québécois.

«Au Québec, on a les droits pour le nom Galaxie 500», précise Pierre Thibault. Le choix de Galaxie 5001 montre combien le band est attaché au nom initial, qui renvoie au modèle de voiture Ford, «type gros char familial qui consommait beaucoup et qui était un peu l'american dream pour le citoyen moyen des années 60-70».

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