
Les plus respectueux la surnomment la «magicienne de l'Audimat», mais d'autres la qualifient de brouillonne, d'ogresse, affirmant qu'elle se prend pour Orson Welles, mais sans le talent. La réalisatrice française Josée Dayan a fait de la télévision son royaume et, à part quelques notables exceptions (dont un film intimiste avec Jeanne Moreau sur la relation entre Yann Andrea et Marguerite Duras, Cet amour-là), sa carrière, qui aligne plus de 150 téléfilms et séries, se conjugue avec le petit écran. Et les gros moyens.
C'est grâce à Dayan si Gérard Depardieu et tant d'autres vedettes à sa suite ont cessé de bouder la télé. En effet, après le succès phénoménal du Comte de Monte-Cristo, qui fit même un tabac sur une chaîne câblée américaine... avec sous-titres anglais!, on a facilement trouvé 39 millions de dollars pour qu'elle puisse réaliser sa version des Misérables de Victor Hugo, qui en compte pourtant déjà 20 au cinéma. Celle de Dayan, d'après une adaptation de Didier Decoin, trouve toute sa pertinence dans ce format télé longue durée — Artv le diffuse en huit épisodes —, évitant de faire de l'obsession de Javert pour la capture du colosse Jean Valjean une simple course à obstacles.