Les Québécois se fient de plus en plus à l’info sur les médias sociaux

La confiance des Québécois envers les médias traditionnels progresse, mais à un rythme deux fois moins rapide que celle qu’ils accordent aux nouvelles partagées sur les réseaux sociaux, selon la plus récente enquête de l’Académie de la transformation numérique de l’Université Laval.
Ce sondage, réalisé en ligne en septembre 2022 auprès de plus de 1200 répondants, note que « ce sont 73 % des adultes québécois qui affirment faire confiance aux nouvelles et actualités diffusées sur les médias traditionnels comme la presse écrite, la radio et la télévision ».
Il s’agit d’une augmentation de six points de pourcentage par rapport à 2021. La méfiance envers l’information des médias traditionnels diminue en proportion, passant de 25 % en 2021 à 17 % en 2022.
Pendant ce temps, la confiance des Québécois envers les nouvelles diffusées par les Facebook, Twitter, TikTok et YouTube de ce monde est en nette progression. Le sondage indique que 38 % des adultes québécois font confiance aux nouvelles et aux actualités trouvées sur les réseaux sociaux, qui incluent aussi, outre les géants numériques mentionnés plus haut, les forums, les blogues et les wikis, ces pages collaboratives où chaque internaute peut modifier un contenu à sa guise.
En 2021, à peine le quart des répondants avaient affirmé faire confiance aux nouvelles disponibles sur les médias sociaux. Un écart générationnel important se dessine à la lueur du sondage : 60 % des répondants âgés de 18 à 44 ans croient en la véracité de l’information trouvée sur les médias non traditionnels, une proportion qui glisse à seulement 18 % chez les personnes de 55 ans et plus.
La méfiance des répondants à l’égard des médias, que ceux-ci soient traditionnels ou non, fluctue en fonction des revenus. Les répondants qui gagnent 20 000 $ ou moins sont aussi les moins enclins à croire l’information, peu importe sa provenance. À peine 45 % d’entre eux disent prêter foi aux médias traditionnels, une proportion qui chute à seulement 28 % en ce qui a trait aux médias sociaux.
Malgré la confiance importante que les Québécois ont à l’endroit des médias traditionnels, à peine 26 % des répondants disent payer pour obtenir leur information. Parmi ceux-ci, 47 % gagnent plus de 60 000 $ et possèdent un diplôme universitaire.
La télévision demeure la principale source d’information des Québécois, ralliant 68 % des répondants. Les médias sociaux la suivent, à 42 %, en hausse de neuf points de pourcentage par rapport à 2021. La radio occupe la dernière place, à 36 %, en progression de cinq points de pourcentage entre 2021 et 2022. Les sites Web consacrés à l’information, eux, sont en perte de vitesse, à 36 %, en baisse de sept points de pourcentage en un an.
La presse écrite, quant à elle, a légèrement gagné en popularité en 2022, alors que 22 % des répondants disent privilégier les journaux pour s’informer, soit une modeste hausse de deux points de pourcentage par rapport à 2021. La fréquentation de la presse écrite chez les jeunes de 18 à 24 ans demeure toutefois anémique : à peine 3 % avaient l’habitude d’y puiser leur information. 57 % des répondants de la jeune génération affirment s’informer sur les réseaux sociaux.
Les influenceurs gagnent en popularité
Les internautes québécois indiquent, dans une proportion de 60 %, fréquenter les réseaux sociaux pour entretenir des relations avec leur entourage. La moitié des répondants, soit 52 %, affirment utiliser les réseaux sociaux pour s’informer. Les influenceurs gagnent aussi en popularité : 27 % des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête disent se connecter sur les réseaux sociaux pour les suivre, soit une hausse de sept points de pourcentage par rapport à 2021.
Bien que la confiance envers les informations présentées sur les médias sociaux ait connu une forte progression en 2022, les internautes québécois ont aussi constaté une détérioration du climat qui y règne. Un peu moins de 80 % des répondants disent lire de plus en plus de commentaires négatifs sur ceux-ci et 74 % croient que les gestionnaires des principales plateformes devraient resserrer davantage les règles pour mieux contrôler le contenu publié.
Cet appel à une modération plus stricte des réseaux sociaux ralliait 66 % des répondants lors de l’enquête réalisée en 2021.
Les Québécois consacrent d’ailleurs moins de temps quotidiennement aux réseaux sociaux. En 2022, les internautes y consacraient 2 heures 50 minutes par jour en moyenne. Parmi les répondants gagnant 20 000 $ ou moins, 7 % ont affirmé passer quotidiennement plus de 12 heures sur les réseaux sociaux.