Un QUB à plusieurs facettes

Dans un lancement à grand déploiement jeudi après-midi au sommet de sa tour de bureaux du centre-ville de Montréal, le groupe Québecor a dévoilé sa nouvelle plateforme de radio numérique, QUB, qui se révèle comme un hybride entre une diffusion en continu classique et la présentation de balados.
La radio parlée Web — que Le Devoir avait nommée de façon erronée Qube dans son édition de mercredi — sera finalement lancée le lundi 15 octobre et s’ajoute « à l’écosystème de Québecor », d’expliquer son président et chef de la direction, Pierre Karl Péladeau, en entrevue.
Sauf quelques exceptions, comme l’animateur du matin Benoît Dutrizac et Bianca Longpré, l’alignement de la radio QUB sera composé de personnalités travaillant sur une ou l’autre des plateformes de Québecor.
Richard Martineau animera Politiquement incorrect, Geneviève Pettersen et Vanessa Destiné — deux collaboratrices de Tabloïd — mèneront une émission à saveur féministe, Jonathan Trudeau sera en ondes le midi, Antoine Robitaille tiendra la barre de Là-haut sur la colline, Sophie Durocher suscitera le débat avec On n’est pas obligé d’être d’accord et Mario Dumont fera le retour à la maison.
Aussi, QUB diffusera TVA Nouvelles, La joute en rappel, Denis Lévesque en plus de proposer des versions remontées et condensées de diverses émissions du géant médiatique, notamment de TVA Sports.
« Est-ce qu’il y a un écosystème à l’intérieur de Québecor ? Bien sûr qu’il y en a un, a expliqué Pierre Karl Péladeau. Et je dirais que cet écosystème est même essentiel, quelque part, pour faire en sorte que cet univers, qui est celui dans lequel on enrichit le contenu médiatique, puisse continuer et persévérer. »
Quant à la rentabilité du projet, qui s’alimentera entre autres de publicité, le patron de Québecor est optimiste. « Ne vous inquiétez pas avec ça. Je suis très confiant », a-t-il lancé en riant, précisant qu’il ne s’attend pas à ce que l’aventure soit profitable au jour 1.
Depuis CKAC
Le projet de mettre sur pied une radio n’est pas récent chez Québecor, qui a déjà voulu acheter CKAC. Mais le CRTC n’avait pas voulu, pour des raisons de concentration.
« Est-ce que la radio nous intéressait ? Bien sûr, dit M. Péladeau. Est-ce qu’il y avait des barrières réglementaires ? Oui, il y en avait. Entre-temps, le paysage a évolué de façon significative. La réglementation, elle devient, sans dire obsolète, un petit peu périmée. Pour diffuser du contenu, ça ne prend plus une licence comme ça en prenait une avant. »
QUB « reste en mode exploratoire », de préciser Mathieu Turbide, vice-président aux contenus numériques chez Québecor. « Notre priorité, c’est de bâtir le contenu et la qualité de ce produit-là, et le reste va suivre. »
En balado
QUB attaque le marché numérique de deux manières distinctes mais complémentaires. La radio Web adopte une approche linéaire traditionnelle, « qui est plus solidement ancrée dans les habitudes des gens », tandis que tout un pan de la plateforme sera voué au balado.
Déjà, plus d’une vingtaine de projets sont en ligne, des plus simples et ludiques — Ma vie en country avec Guylaine Tanguay ou Pèse sur start sur le jeu vidéo — aux productions plus journalistiques ou sérieuses, comme J’appelle mon avocat, Narcos PQ ou On parle d’argent.
« Dans le podcast, on vise beaucoup plus la nouvelle génération, qui est habituée au téléphone mobile, qui est habituée de s’abonner à des flux, à des contenus, à écouter la musique quand elle veut, au moment où elle le veut, précise Mathieu Turbide. Et dans le contenu, ça va s’entendre. »
QUB a d’ailleurs tissé des liens avec des producteurs existants de balados, comme Magnéto ou Transistor.
« Pour produire et soutenir la production de contenu, ça prend un modèle d’affaires derrière. On va le créer, ce modèle-là, on va l’explorer », d’ajouter M. Turbide.
Un retour pour Dutrizac
Un peu plus d’un an après avoir perdu son micro au 98,5 FM, l’animateur Benoît Dutrizac revient donc à la barre d’une émission, celle du matin. La radio Web, a-t-il dit à la foule, « c’est l’endroit où il faut être aujourd’hui ».
Il a bien reçu d’autres offres dans les derniers mois, confie-t-il. « Mais je me dis que c’est une occasion rare d’arriver dans une aventure complètement nouvelle qui se lance comme ça. »
Le franc-tireur compte tirer profit de toutes les ressources de l’entreprise, « la force de l’antenne, de Québecor, QMI, TVA et les gens sur le terrain, les chroniqueurs… S’il y a un endroit où la radio numérique peut percer, c’est ici. Moi, je suis content d’être ici, je suis à l’aise d’être ici. J’assume tout ce que j’ai dit ».
La plateforme diffusera entre autres sur son site Web qub.radio et sur une application mobile.