À voir à la télévision le dimanche 11 avril - Un homme de combat
Muhammed Ali est considéré à ce jour comme le plus grand boxeur de tous les temps. À sa manière, l'homme fut aussi un modèle de liberté. Mais tout de même, il y a des limites à l'extension possible de sa gloire. Sa fille, boxeuse elle aussi, semble s'égarer comme d'autres: «Je n'ai qu'à regarder mon père pour savoir que Dieu existe.» Ce documentaire montre quelques-uns des débordements que la figure d'Ali provoque encore.
Cassius Clay est né dans une famille modeste de Louisville, au Kentucky. Une famille religieuse, placée à l'ombre d'un Jésus blanc. Cette incarnation d'un Dieu blanc justifie-t-elle le racisme américain? en vient à se demander le boxeur. Après avoir remporté une médaille d'or aux Olympiques, Cassius Clay rencontre une nouvelle figure de Dieu à travers l'islam radical défendu par Elijah Muhammad et Malcom X. De plus en plus politisé, Ali prend position. Il change. Même son nom: il devient Muhammed Ali.Fort aux poings, Ali est aussi fort en gueule. Il refuse notamment la conscription pour le Vietnam et accepte ainsi de devenir, à compter de 1966, l'athlète américain le plus méprisé par une large part de la population. On lui enlève illégalement son titre de champion du monde. Il persiste jusqu'à le reconquérir. «Pourquoi me demander d'enfiler un uniforme, de partir à 16 000 km de chez moi, de larguer des bombes et de tirer des balles sur les gens à la peau brune du Vietnam quand les nègres de Louisville sont traités comme des chiens et privés de leurs droits civils? Non, je n'irai pas à 16 000 km de chez moi pour participer au massacre d'un peuple faible et encourager la domination de ces maîtres d'esclaves blancs sur les peuples foncés du monde entier. Cette domination doit cesser!» Ce combat, Ali le gagnera comme les autres: avec panache.
Docu-D: Muhammed Ali
Canal D, 19h