Une étude québécoise confirme la place centrale de Facebook pour s’informer

La civilisation de la presse agonise, le monde de la télévision résiste encore, mais l’ère de l’information par Internet et surtout par les réseaux sociaux est définitivement implantée au Québec. La faveur au Web est à nouveau confirmée par une étude NETendances du Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO).
Selon les données de 2016 révélées vendredi, la télé demeure le moyen privilégié de près de 80 % des Québécois pour s’informer. Seulement, près de 7 adultes d’ici sur 10 utilisent Internet sur une base hebdomadaire comme source d’information.
La tendance s’affiche évidemment avec plus de force chez les jeunes. Le Web représente la principale source d’information pour 95 % des répondants de l’enquête dans la tranche d’âge des 18-24 ans. Les trois quarts d’entre eux vont sur les réseaux sociaux pour consulter des nouvelles, par rapport à 43 % de l’ensemble de la population.
« La télé reste encore le premier moyen utilisé au Québec pour s’informer, mais Internet fait de plus en plus partie des habitudes de consommation. Il y a aussi un clivage générationnel indéniable, résume Guillaume Ducharme, porte-parole du CEFRIO. On se retrouve d’un bord avec des plus vieux qui obtiennent leurs infos du papier et de la télé et d’un autre bord avec des jeunes qui consultent le Web sur leurs petits écrans. »
Voici d’autres tendances relevées dans l’étude :
Mobilité. « Les appareils mobiles sont de plus en plus utilisés pour accéder à l’actualité par rapport aux ordinateurs de bureau, note M. Ducharme. Les deux groupes d’appareils sont maintenant nez à nez, autour de 42 ou 43 %, mais dans les dernières années, l’ordinateur dominait. Maintenant le téléphone intelligent prend le dessus, avec la tablette. » En fait, le taux de pénétration des tablettes stagne, celui des ordinateurs recule et celui des téléphones intelligents augmente sans cesse. Bref, le Québec devient aussi post-PC.
Facebookisation. L’enquête confirme aussi la position de plus en plus impériale du réseau Facebook. Ce réseau social est le plus utilisé (à 39 %) par les adultes pour accéder à de l’information journalistique ou à des nouvelles sur une base hebdomadaire. Suivent ensuite YouTube (15 %) et Twitter (7 %). Google + récolte 12 % des faveurs, mais il pourrait s’agir d’une anomalie créée par le rapprochement entre Google, Google news et le service Google +, malgré les précautions prises par les enquêteurs.
« Facebook diffuse mais ne produit pas l’information, note M. Ducharme. Les utilisateurs, dont les médias traditionnels qui utilisent aussi ce réseau, y publient des nouvelles. Ces informations sont ensuite partagées. Elles sont consommées sur la plateforme Facebook par une clientèle Facebook. Les revenus publicitaires demeurent donc à l’intérieur de ce réseau. »
Cette concentration numérique pose d’énormes défis aux médias d’information traditionnels qui perdent leurs sources de revenus. Elle peut aussi favoriser la dissémination de fausses nouvelles (fake news).
L’enquête NETendances dresse depuis le début du siècle un portrait intégré et actualisé des grands développements en matière d’utilisation d’Internet et du numérique au Québec. Le CEFRIO accompagne les entreprises et les organisations dans le virage numérique.