Richard Martineau blâmé dans une décision, blanchi dans l’autre

Le chroniqueur et animateur Richard Martineau est mis en cause dans deux des décisions rendues par le Conseil de presse (CDP) jeudi, la première l’exonérant et la seconde le blâmant sévèrement.
La première plainte concernela réaction sur les ondes de la radio CHOI 98,1 FM de M. Martineau à une chronique le concernant, et qui prenait la forme d’une notice nécrologique inventée. L’animateur avait tenu des propos durs envers l’auteur Marc-André Cyr, le qualifiant entre autres de « tabarnac de sacrament d’estie de calice ». En plus d’avoir rejeté les six allégations d’inexactitudes soulevées par le plaignant — Alexandre Fatta, illustrateur de ladite notice — le Conseil de presse a précisé qu’il s’est historiquement refusé à jouer le rôle de police de la langue. Le CDP a également estimé que dans le « contexte aussi singulier, où des attaques personnelles d’une rare virulence étaient lancées de part et d’autre, il serait déraisonnable de sanctionner les propos tenus par M. Martineau pendant sa chronique ».
Mentionnons qu’en novembre dernier Richard Martineau a déposé en Cour supérieure une poursuite en diffamation pour la somme de 350 000 $ contre MM. Cyr et Fatta, ainsi que contre le média indépendant en ligne Ricochet, qui a publié le billet controversé.
Citation erronée
Dans une autre cause, le CDP a blâmé sévèrement M. Martineau pour avoir entre autres manipulé une citation. La faute a été commise dans un texte Web intitulé « Justice : une peine “poids plume” », dans lequel le chroniqueur mettait en parallèle deux dossiers d’agression, soit une cause judiciaire actuelle et un jugement rendu en 1994.
Le CDP a estimé que M. Martineau avait commis des erreurs dans son compte rendu du rapport de 1994. Le chroniqueur a parlé d’un accusé « arabe », alors que le jugement ne fait pas référence à ses origines ethniques, et parlait de sa fille, alors qu’il s’agissait de sa belle-fille. Selon la décision du CDP, M. Martineau a aussi modifié une citation, qu’il attribue, guillemets à l’appui, à la juge. « Considérant d’une part que le Conseil avait déjà reproché à M. Martineau d’avoir inventé une citation […] et d’autre part qu’en matière judiciaire, la plus grande prudence est de mise, un blâme sévère lui a été adressé », dit la décision.