
Guy Crevier quitte la gestion quotidienne à «La Presse»

Seize ans après son entrée en fonction, Guy Crevier quitte la gestion quotidienne de La Presse. Au 1er janvier, il cédera la présidence à Pierre-Elliott Levasseur, mais continuera d’agir comme éditeur tout en ajoutant le poste de vice-président du conseil de La Presse.
L’annonce faite jeudi matin survient un an après que M. Crevier, âgé de 63 ans, eut indiqué à la famille Desmarais qu’il souhaitait prendre ses distances des opérations au jour le jour, a affirmé l’entreprise.
« Essentiellement, je vais m’occuper de l’orientation des contenus, de leur développement », a dit M. Crevier en marge d’une présentation faite aux employés au Palais des congrès de Montréal. « Je vais aussi consacrer mon esprit à la stratégie et au développement des affaires, là où je pense apporter beaucoup de valeur. »
Pierre-Elliott Levasseur, qui occupe présentement le poste de chef de l’exploitation, est « le choix tout naturel » pour succéder à M. Crevier, a déclaré le cochef de la direction de Power Corporation, André Desmarais. Il est à La Presse depuis dix ans. De 1995 à 2006, il a oeuvré au sein de Power Corporation et de Corporation Financière Power, dont il a été trésorier.
En entrevue, M. Levasseur, âgé de 45 ans, a dit que le « virage numérique est presque complété » et qu’il « s’agit d’une première étape » pour que La Presse puisse demeurer compétitive dans les prochaines années. Le journal est sur la bonne voie, selon lui.
Les syndicats de La Presse, qui sont actuellement en discussion pour le renouvellement des conventions collectives, ont souligné le « rôle important » de M. Crevier dans le lancement de La Presse + et voient la nomination de M. Levasseur comme un « gage de continuité ».
Autodidacte qui a commencé sa carrière comme journaliste, M. Crevier est arrivé à La Presse au début de 2000 après avoir occupé des rôles de premier plan à La Voix de l’Est, à Télé-Métropole, à Vidéotron et à Motion International. Sa plus grande satisfaction, a estimé M. Crevier, est d’« avoir réussi à trouver un modèle d’affaires numérique capable de faire vivre une salle de nouvelles de 250 personnes à Montréal ».
Invité à dire si le plan stratégique prévoit la fin du papier le samedi, M. Crevier a dit qu’aucune décision n’a encore été prise. « Cependant, ce qu’on a dit aux employés, c’est que le déclin du samedi est un peu plus rapide que ce qu’on prévoyait. »