

Voie de garage pour journaliste fatiguée
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La profonde crise des médias a des répercussions sur l’attrait de la formation en journalisme. Les quatre programmes universitaires examinés par Le Devoir (UdeM, UQAM, Condordia et Laval) enregistrent tous des baisses d’inscriptions, voire d’admission, au moins dans certains programmes. Certains ont vu diminuer de moitié leur pouvoir d’attraction.
La baisse tendancielle a commencé il y a quelques années. Cette crise encourage les écoles spécialisées à revoir leurs programmes. L’objectif partagé et publicisé viserait une plus grande adéquation du curriculum aux nouvelles réalités du marché du travail. Est-elle atteinte ?
Voici le résumé de la situation, cas par cas...
Université Laval. En gros, les admissions combinées aux trois programmes de premier et de deuxième cycles du Département d’information et de communication ont chuté de plus de la moitié sur une décennie, pour passer de quelque 110 à environ 45 étudiants. « 2015-2016, c’est une année charnière pour toutes les sciences humaines et sociales, dit François Demers, directeur du département. Il y a un creux générationnel et nous sommes dans un milieu entièrement francophone et dans une région qui offre de moins en moins de débouchés pour les études supérieures. »
L’université propose maintenant une formation plus « transversale » pour permettre le « recyclage » des nouvelles habiletés acquises en journalisme de pointe, pour le traitement des données ou le webdocumentaire, par exemple. « Ce qui va nous rester, sur quelques années, c’est un bloc compact de gens passionnés qui arrivent de plusieurs horizons, dit le professeur Demers. Je pense que cette tendance va se confirmer dans beaucoup de filières d’études. La transformation du marché du travail fait en sorte que le niveau universitaire ne recrutera plus autant qu’autrefois. C’est vrai pour le journalisme aussi. »
Université de Montréal. La baisse est de 50 % environ. Le certificat en journalisme attirait autour de 110 étudiants jusqu’en 2010. Ils sont 53 actuellement. « Depuis la crise économique de 2008, beaucoup de médias ont planté, dit Robert Maltais, responsable du certificat à la Faculté de l’éducation permanente. Il faut ajouter d’autres facteurs comme la révolution numérique ou la progression du journalisme indépendant, qui n’attire pas tout le monde. »
L’UdeM offre depuis trois ans un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) qui compense en faisant le plein d’une soixantaine d’étudiants de deuxième cycle. « Nous recevons énormément d’étudiants français parce que leurs écoles de journalisme sont bloquées. »
Université du Québec à Montréal. Dans ses meilleures périodes, il y a 15 ou 20 ans, le baccalauréat en communication avec un profil en journalisme attirait entre 800 et 1000 demandes d’admission. Le tri sur dossier, puis par entrevue, permettait de remplir une soixantaine de places.
En septembre 2015, après avoir fait passer une centaine d’entrevues, l’université n’a retenu qu’environ 45 candidats. « On ne peut pas définir de grandes tendances, dit pourtant le professeur Jean-Claude Burger, qui dirige le programme de l’École des médias. Les données fluctuent. L’an dernier, on avait 10 ou 12 étudiants de plus que les 60 places du programme contingenté. »
Concordia. Le programme de baccalauréat stabilise ses deux données de base, avec entre 230 et 250 demandes d’admission par année, pour environ 70 places. Par contre, les études supérieures en journalisme attirent moins. À la dernière décennie, le programme de maîtrise drainait jusqu’à une centaine d’admissions par année. Il en vient maintenant la moitié, soit 51 inscrits en ce moment.
En fait, une grosse moitié (29) choisit la maîtrise traditionnelle, le reste (22 étudiants) préférant le nouveau programme supérieur en journalisme visuel. « Nous avons l’avantage d’être le seul programme de journalisme en anglais du Québec, dit le directeur du département, Brian Gabrial. Nous attirons aussi pas mal de francophones qui veulent maîtriser le journalisme en anglais. Cela dit, la crise des médias nous affecte et nous tentons maintenant de vendre notre formation à une nouvelle génération souhaite lancer des entreprises médiatiques. »
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