Murdoch à nouveau impliqué dans le scandale des écoutes
Londres — James Murdoch savait depuis 2008 que la pratique des écoutes téléphoniques illégales par le News of the World ne se limitait pas à un cas isolé, a déclaré hier l'ancien conseiller juridique de News International, l'éditeur du tabloïd.
Cette affirmation de Tom Crone devant une commission d'enquête du Parlement britannique va à l'encontre des démentis répétés du fils de Rupert Murdoch, le patron de News Corp., maison mère de News International.Les révélations sur les écoutes téléphoniques illégales dont auraient été victimes des célébrités, des personnalités politiques, des sportifs, mais aussi une adolescente enlevée et finalement retrouvée assassinée ont suscité une réprobation générale en Grande-Bretagne en juillet.
La police et le gouvernement de David Cameron ont été éclaboussés par le scandale pour leur liens avec News Corp. Rupert Murdoch a fermé le News of the World, journal fondé 168 ans plus tôt, et a dû sacrifier sa fidèle collaboratrice Rebekah Brooks, contrainte de démissionner de la direction de News International.
Devant les députés, Tom Crone a dit avoir expliqué en 2008 à James Murdoch l'importance d'un courriel obtenu par une victime de ces écoutes. Ce courriel contenait des extraits de retranscriptions de conversations interceptées, qui n'avaient aucun lien avec Clive Goodman, l'unique journaliste officiellement impliqué jusqu'alors dans ces pratiques.
«Ce document signifiait que News International était davantage impliqué», a déclaré Crone.
Appuyé par Colin Myler, le dernier rédacteur en chef de News of the World, l'ancien conseiller juridique de News International a expliqué que l'existence de ce courriel expliquait pourquoi James Murdoch avait donné son accord au versement de 700 000 livres sterling à la victime concernée, Gordon Taylor, un responsable du football anglais.