Crise à la Tribune de la presse - Pas de changement avant l'issue du procès

Les «accréditations alternatives» proposées par Reporters sans frontières pour résoudre la crise à la Tribune de la presse resteront lettre morte. Le président de l'Assemblée nationale du Québec, qui chapeaute la Tribune, attend l'issue du procès avant de se prononcer à nouveau sur le dossier.

«Le président [Yvon Vallières] est en attente de la décision du juge», a indiqué hier au Devoir Jean-Philippe Laprise, porte-parole de l'Assemblée nationale du Québec.

Dans une lettre datée du 2 août, RSF proposait à M. Vallières de délivrer des «accréditations alternatives» à l'attention des organes de presse dont la demande risquait d'être rejetée par la Tribune. Ces accréditations seraient révocables après le jugement de la cour.

«On propose une troisième voie: garantir que les journalistes puissent avoir accès à toutes les activités de la colline parlementaire avec une autorisation qui ne contraigne pas la Tribune de la presse de les accepter en son sein, explique au Devoir François Bugingo, président de la section canadienne de RSF. C'est une façon de concilier deux droits contradictoires, le droit d'accès à l'information pour les professionnels, indépendamment de ce que font leurs organes de presse, et le droit de la Tribune de décider de son fonctionnement — et celui du président de ne pas s'y immiscer.»

La crise découle de la demande d'accréditation de journalistes de Sun Media, filiale de Quebecor, dans la foulée de la création du nouveau bureau politique du conglomérat. Et avec l'intention avouée de réduire les effectifs de Quebecor à la Tribune. La Tribune a réagi en modifiant ses règles d'accréditation: toute demande émanant d'un organe de presse en grève ou en lockout est désormais suspendue jusqu'à la fin du conflit. Une règle entérinée par Yvon Vallières, qui a poussé Quebecor à faire appel aux tribunaux. L'affaire sera entendue en décembre.

À voir en vidéo