Médias - Une solution à la crise de la Tribune de la presse?

Reporters sans frontières (RSF) revient à la charge dans l'épineux dossier des accréditations de journalistes à la Tribune de la presse du Parlement du Québec. L'organisme international qui défend la liberté de la presse propose à la Tribune de délivrer des «accréditations alternatives» aux organes de presse impliqués dans un conflit de travail.

Dans une lettre obtenue par Le Devoir, RSF demande au président de l'Assemblée nationale du Québec, qui chapeaute la Tribune, de sortir d'un «silence prolongé préjudiciable à l'image du Québec, de sa démocratie et de l'institution qu'[il] préside», estimant qu'il brime l'accès à l'information publique. L'organisation invite donc Yvon Vallières à délivrer des «accréditations alternatives à l'attention des organes de presse dont la demande serait susceptible d'être rejetée par la Tribune».

La crise remonte à l'automne dernier, alors que Le Journal de Québec (JdQ) réclamait l'accréditation de deux autres de ses journalistes. La requête découlait d'une réorganisation du bureau politique de Quebecor, propriétaire du JdQ, du Journal de Montréal en lockout et de TVA, avec l'intention avouée de réduire ses effectifs à la Tribune.

La Tribune de la presse, qui rassemble près de 60 professionnels de l'information travaillant pour 21 médias, a par la suite modifié ses règles d'accréditation pour suspendre toute nouvelle demande émanant d'un conglomérat touché par une grève ou un lockout jusqu'à la fin du conflit, et ce, afin de ne pas s'immiscer dans le conflit et d'éviter que celui-ci nuise aux activités de presse des parlementaires. Une décision avalisée par le président de l'Assemblée nationale.

L'affaire est maintenant devant les tribunaux. Sun Media, filiale de Quebecor et propriétaire du JdQ, s'estime floué et demande à la justice d'ordonner l'accréditation de ses journalistes. La cause sera entendue en décembre. Des mesures provisoires pourraient être ordonnées d'ici là.

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