Le Devoir, c'est moi - La philosophie en guise d'«intro»

Pour Maria Hotes, étudiante en philosophie, Le Devoir de philo montre que la philosophie n’est pas une chose du passé.
Photo: Pedro Ruiz - Le Devoir Pour Maria Hotes, étudiante en philosophie, Le Devoir de philo montre que la philosophie n’est pas une chose du passé.

Faire partie du Devoir, c'est y travailler, l'appuyer, le lire assidûment. De cette communauté, qui s'est construite depuis 100 ans, nous avons retenu quelques portraits. Chaque lundi, jusqu'en décembre, nous vous présenterons un lecteur, une lectrice, du Québec comme d'ailleurs, abonné récent ou fidèle d'entre les fidèles, et qui se laisse parfois accrocher par bien plus que l'actualité.

Comme de nombreux lecteurs du Devoir, Maria Hotes a adopté ce quotidien pendant ses études collégiales, il y a maintenant quatre ans. Et elle se souvient bien de ce qui l'a attirée dans ses pages: la rubrique «Le Devoir de philo». Singulier objet d'attraction pour une jeune femme de 18 ans, débarquée deux ans plus tôt de l'Argentine avec une connaissance plutôt limitée de la langue française.

Il faut dire que la philosophie, elle y a goûté assez tôt puisqu'elle nous confie avoir «déjà lu un peu de Platon avant d'entrer au cégep». Son intérêt pour cette discipline s'est confirmé à un point tel qu'elle l'étudie depuis deux ans à l'Université de Montréal. Est-ce que la lecture du Devoir de philo aurait à voir avec ce choix? «Je ne sais pas si c'est lié [...], mais je le lis presque toujours!»

La future bachelière considère par ailleurs que cette rubrique montre que la philosophie «n'est pas une chose du passé, que ça s'arrête là, que c'est figé. Le Devoir de philo permet justement de comprendre l'actualité de la philosophie et en même temps de l'associer à des problèmes actuels», fait-elle valoir.

Maria Hotes n'est pas seulement une adepte de cette page au verso du cahier Perspectives du samedi. Elle y a aussi collaboré en 2007, en tant que lauréate du concours Philosopher. Le Devoir avait alors fait paraître le texte qui lui a permis de remporter ce concours, un texte sur un sujet qui «l'avait beaucoup interpellée»: la citoyenneté à l'ère de la mondialisation.

«J'étais très contente d'avoir gagné, se rappelle la jeune femme. La publication, ça permet un peu "d'étendre" ce qu'on fait. Normalement, on rêve tout seul. [...] On est devant les livres, dans une bibliothèque ou à la maison. On lit, on rédige, on lit, on rédige. Ça permet de faire connaître un peu ce qu'on aime faire.»

Ce n'était toutefois pas la première fois que ses propos paraissaient dans Le Devoir, puisqu'elle avait déjà fait parvenir des lettres destinées au Courrier des lecteurs, dont quelques-unes avaient été publiées. Ses lettres se font maintenant plus rares, car ses études universitaires l'occupent beaucoup, mais aussi parce qu'elle «mûrit» un peu plus ses réflexions: «C'est souvent en réaction rapide que j'écrivais. Maintenant, je laisse un potentiel article reposer un peu et je ne l'envoie jamais...»

Indépendance


Au-delà de la philosophie, cette abonnée à la version électronique du Devoir apprécie particulièrement le travail de la correspondante parlementaire à Ottawa, Hélène Buzzetti (quelqu'un qu'elle «adore» depuis la dernière campagne électorale fédérale), mais aussi les chroniques de John R. MacArthur, de Chantal Hébert et de Jean Larose, sans oublier la page Idées, dans laquelle elle peut trouver «des opinions plus tranchées» et des textes de gens du milieu universitaire, dont certains professeurs du département où elle étudie...

Le fait que Le Devoir soit indépendant rajoute à son intérêt: «Je crois que ça a une influence sur la ligne du Devoir dans la mesure où on ne trouve pas nécessairement les intérêts financiers. On voit plus d'aspects sur une même problématique. C'est essentiellement ça qui est intéressant dans les analyses.»

La ligne éditoriale du journal va également dans le sens de ses idées politiques, qui ont évolué avec le temps: «On dit Le Devoir de gauche et indépendantiste ou souverainiste. C'est un peu pourquoi je ne le lisais pas avant, au secondaire. [À mon arrivée au Québec], je n'ai pas aimé avoir à étudier en français parce que c'était imposé et parce que je parlais déjà anglais. [...] J'étudie maintenant en français même si je pourrais très bien étudier à McGill.»

Elle se dit aujourd'hui indépendantiste, «plus que d'autres Québécois que je connais...», conclut-elle, avec philosophie.

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