Le Devoir, c'est moi - Un rituel matinal immuable

Le quotidien de la rue De Bleury fait partie de la routine de Jean-François Demers depuis près de six ans.
Photo: Jacques Grenier - Le Devoir Le quotidien de la rue De Bleury fait partie de la routine de Jean-François Demers depuis près de six ans.

Faire partie du Devoir, c'est y travailler, l'appuyer, le lire assidûment. De cette communauté, qui s'est construite depuis 100 ans, nous avons retenu quelques portraits. Chaque lundi, jusqu'en décembre, nous vous présenterons un lecteur, une lectrice, du Québec comme d'ailleurs, abonné récent ou fidèle d'entre les fidèles. Cette semaine, un jeune étudiant qui ne peut pas se passer de son rendez-vous matinal!

Malgré son maigre budget d'étudiant qui vit du programme de prêts et bourses, Jean-François Demers, 25 ans, reçoit Le Devoir tous les matins à sa porte. Pas question de cesser son abonnement: «Je coupe ailleurs ou je le reçois en cadeau à Noël!»

Le quotidien de la rue De Bleury fait partie de sa routine depuis près de six ans. Chaque jour, l'étudiant en droit à l'Université de Montréal se lève vers six heures pour allouer une quarantaine de minutes à son journal favori, café en main, «ce qui fait en sorte que je suis en retard presque tous les matins à l'école...», avoue-t-il. Même le pire lendemain de veille n'arrive pas à modifier ses habitudes. Au contraire, Jean-François Demers prend davantage son temps quand le 5 à 7 de la veille a frappé trop fort. «Et quand c'est un jour férié, je me sens tout drôle: il me manque quelque chose.»

Le président de l'Association des étudiants en droit tire sa passion pour les nouvelles sur papier de ses parents, abonnés à La Presse depuis toujours. «Avant même d'apprendre à lire, je regardais les résultats du sport dans le journal», raconte-t-il. Du plus loin qu'il se souvienne, le petit Jean-François a toujours déjeuné entre deux façades de journal laissant deviner derrière le visage de ses parents.

À 20 ans, il a demandé à recevoir le quotidien indépendant dans la demeure familiale. «Mon père commençait avec La Presse, moi avec Le Devoir, et après on s'échangeait le journal. J'avais entendu dire que c'était bon de multiplier les sources d'information!»

L'étudiant trouve son compte dans le journal fondé par Henri Bourassa qui couvre la politique «plus en profondeur», selon lui. Passionnés de politique, souvenez-vous de son visage: vous le reverrez peut-être un jour sur une pancarte électorale. Son chroniqueur de prédilection est Michel David, qu'il apprécie pour son humour cynique. Il aime aussi les analyses de Chantal Hébert et la revue de presse hebdomadaire de Manon Cornellier, qui lui permettent de s'ouvrir à d'autres façons de voir la politique fédérale.

Souverainiste jusqu'à la racine des cheveux, et ancien membre du comité exécutif du Parti québécois dans la circonscription de Gouin, il assure que l'on n'a pas à l'être pour apprécier le quotidien centenaire. «Je ressens une grande objectivité dans les nouvelles, et les chroniqueurs ne s'empêchent pas de critiquer le PQ. Le Devoir m'a même aidé à critiquer mes propres allégeances politiques.»

S'il fait partie de cette génération dite «numérique», Jean-François Demers n'est pas prêt à troquer ses deux cahiers quotidiens pour un journal virtuel, bien qu'il sache que ce serait un choix écologique. «Je ne pourrais plus le traîner toute la journée pour le lire quand j'ai une pause!»

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