Tous les cinq mille ans, la porte des ténèbres s'ouvre et menace de laisser s'échapper une force maléfique, envers des quatre éléments déjà connus (eau, terre, air et feu), qui pourrait anéantir en quelques secondes tout l'univers.

Au XXIIIe siècle, à quelques heures de l'entrebâillement prévu de cette porte, un ex-policier devenu chauffeur de taxi (Bruce Willis) cueille une clone séduisante (Milla Jovovich) qui lui enjoint de l'aider à sauver l'humanité. Mais les représentants des forces du Bien (Ian Holm) et des forces du Mal (Gary Oldman) se mettent en travers de leur chemin, lequel chemin les conduit dans une espèce de Club Med intergalactique où la partie, commentée par un animateur de radio survolté (Chris Tucker), connaîtra son issue.

Une galerie élargie de rôles parlants, une orgie d'objets design, un défilé de décors époustouflants et de costumes extravagants pèsent de tout leur poids sur un canevas dramatique très mince, que le cinéaste Luc Besson, pour son second mariage hollywood-ien (après Léon et avant La Messagère), a voulu flexible. De fait, l'intrigue emprunte les routes les plus sinueuses, suivie de loin, ou carrément perdue de vue, selon les besoins de l'instant, jusqu'à sa fusion de dernière minute avec le noyau héroïque et le spectacle pyrotechnique, auquel elle sert de détonateur.

Bref, Le Cinquième Élément constitue un spectacle de haute voltige sur le plan formel, bien que le scénario de Besson et Robert Mark Kamen (Karate Kid) patauge, enjambe gratuitement les genres et s'égare dans quelques médiévalismes et autres mythologies de pacotille. Heureusement que l'humour, amené ici par l'excellent Chris Tucker, vole le show, garantissant du coup un divertissement de samedi soir qui ne laissera pas de séduire.

Cinéma / Le Cinquième Élément - TVA, 18h30