Une histoire filmée du zizi. Quelle bonne idée! On la doit à la professeure de cinéma de l'Université de Montréal Isabelle Raynaud, déjà primée pour la réalisation du Minot d'or, sur la vie de six déficients intellectuels.

Cette fois, son portrait porte sur la verge d'or, la vie avec quéquette, quoi. La première partie s'attarde à l'identité masculine concentrée autour du pénis. Elle donne la parole à des sportifs et force un parallèle avec les rites initiatiques de circoncision dans les sociétés traditionnelles. Les images d'archives montrant le charcutage des ados africains s'avèrent franchement assez insupportables.

Le reste, très décousu, finit sur un cours concentré d'histoire de l'art autour de l'imagerie du Christ nu à la Renaissance. Les peintres multipliaient alors les voilements et dévoilements de la sainte bizoune pour d'autant mieux symboliser l'humanité de l'homme-dieu. On apprend aussi que le prépuce est, logiquement, la seule relique du Christ restée sur terre. Plusieurs églises et paroisses d'Europe se disputent encore l'authenticité du vrai de vrai reliquat de la circoncision christique.

C'est dans cette ultime partie que l'histoire du zizi respecte le plus et le mieux son thème. N'empêche. Au total, ce travail n'apprend pas tout, tout, tout sur le zizi, le laid, le beau, le dur, le mou, le grand ridé et le mont pelé, comme le chante à peu près Pierre Perret. Il manque même franchement de rigueur démonstrative, s'écarte et s'éparpille. Il ne va pas droit au but avec l'assurance obstinée d'un spermatozoïde en voie de féconder son ovule. Il rate les préliminaires, bâcle le principal et finit en queue de poisson. Reste la bonne idée, et le résultat qui se laisse tout de même zieuter....

Zone doc / Histoires de zizis - Radio-Canada, 20h