À voir à la télévision le samedi 12 juillet Une femme sous influence
En 1992, les cinéphiles du monde entier ont vibré au rythme des élans romanesques refoulés puis libérés de Holly Hunter lors d'une mémorable Leçon de piano (et de cinéma).
Pour Jane Campion, la cinéaste derrière le chef-d'oeuvre, la barre était haute pour le projet suivant. En apprenant qu'elle adaptait Portrait de femme, de Henry James, certains ont sourcillé, prédisant une adaptation empesée à la Masterpiece Theatre. Or c'est tout le contraire qui s'est produit et, si on a de nouveau tiqué, c'est justement sur le traitement très libre, voire hérétique, du matériau d'origine.On le sait, James a beaucoup écrit sur la richesse, l'arrivisme et les amours contrariées par l'une et l'autre données en présence. Suivant de près le film de Campion au grand écran, Washington Square et Les Ailes de la colombe présentent eux aussi des héritières courtisées par des hommes qui en veulent à leur argent. Ce qui distingue Portrait de femme, c'est l'approche ouvertement féministe de l'adaptation, notamment par le truchement du personnage de madame Merle (brillante, brillante Barbara Hershey). Loin d'être manichéenne dans le roman, la fascinante manipulatrice gagne cependant en nuances dans le film. Le prologue contemporain, contesté, témoigne lui aussi d'un désir d'appropriation de l'oeuvre première permettant à la cinéaste néo-zélandaise d'y intégrer ses propres préoccupations: essentiellement, ce que signifie être une femme de tempérament d'une époque à une autre. Portrait de femme, Un ange à ma table, La Leçon de piano, Le Feu sacré et À vif ont cela en commun.u
Cinéma / Portrait de femme - Historia, 22h