À la suite de Claude Berri et du formidable succès de Jean Florette et de Manon des sources, le cinéaste Yves Robert s'est emparé à son tour de l'oeuvre de Marcel Pagnol, puisant cette fois dans ses souvenirs d'enfance, sentant bien sûr la Provence, celle du début du XXe siècle. Dans La Gloire de mon père, on retrouvait avec bonheur Philippe Caubère, celui qui fut le flamboyant Molière d'Ariane Mnouchkine, devenant ici le fier paternel du jeune Marcel (Julien Ciamaca) et un instituteur passionné.

Il n'est pas essentiel d'avoir vu La Gloire de mon père pour savourer Le Château de ma mère, ce second volet collectionnant tout autant que le premier les décors pittoresques, les paysages bucoliques et les parfums de nostalgie entremêlés à ceux de la campagne française pendant la belle saison. Une fois encore, c'est le temps des vacances pour la famille du brave Joseph et de son épouse, la tendre Augustine (Nathalie Roussel). Mais pour se rendre à la demeure estivale située en haut d'une colline, le chemin s'avère difficile. Un ancien élève de Joseph, voulant leur épargner une pénible escalade, leur montre un raccourci qui traverse plusieurs propriétés privées.

Ce passage interdit devient le prétexte à diverses rencontres, charmantes, acrimonieuses ou attendrissantes, montrant ainsi les multiples facettes de cette famille aimante — et idéalisée grâce à une mémoire de plus en plus sélective au fil des années... Le périple, aussi simple que chaleureux, devient aussi un moment important dans la vie de Marcel, qui se découvre un intérêt insoupçonné pour de nouveaux jeux, impliquant cette fois une belle jeune fille. Tôt ou tard, il faut savoir quitter le royaume de l'enfance et le château de sa mère.

Cinéma / Le Château de ma mère - Artv, 21h