The Gazette doit réduire d'un million de dollars le budget de sa rédaction

Le journal The Gazette doit réduire de plus d'un million de dollars le budget de sa rédaction et, pour ce faire, les employés ont jusqu'au 16 novembre prochain pour se prévaloir d'un programme de départs volontaires.

L'inquiétude est palpable parmi les journalistes du quotidien anglophone montréalais, alors que mercredi dernier la direction leur présentait un programme de réduction des effectifs en offrant des départs volontaires.

Le journal fait face à la fois à la stagnation de ses ventes et à une baisse de ses revenus publicitaires.

«Pour l'année financière actuelle, qui a commencé le 1er septembre, nous devons réduire les frais de la rédaction de plus d'un million», a expliqué au Devoir le rédacteur en chef Andrew Philips.

On ignore encore combien d'employés voudront se prévaloir du programme annoncé il y a une semaine. Mais le montant d'un million représente «environ 15 %» du budget de la rédaction, selon le rédacteur en chef, qui ajoute que, chez les journaux du groupe CanWest, The Gazette a la deuxième salle de rédaction en importance, avec 156 personnes, après celle du Ottawa Citizen.

The Gazette fait également face à une baisse importante de ses revenus publicitaires, puisque Andrew Philips indique que «la baisse des revenus publicitaires est de six millions en 2007 par rapport à 2006».

Options

Le programme de départs est proposé aux seuls membres de la salle de rédaction parce que «nous étions intervenus dans les autres services et, jusqu'à maintenant, la salle de rédaction avait été protégée, ajoute-t-il. Mais nous n'avons plus le choix».

Le programme de départs est plus généreux que ce que prévoit la convention collective. Il propose des primes de départ représentant 4,5 semaines de salaire par année d'ancienneté, jusqu'à un maximum de 78 semaines (environ un an et demi).

L'échéancier est toutefois serré, puisque les employés avaient à peine deux semaines pour décider de s'en prévaloir. Et si The Gazette n'atteint pas ses objectifs financiers avec ce programme? Andrew Philips refuse pour le moment de parler d'abolition de postes. «Nous travaillons très fort pour éviter d'autres options», dit-il. La partie syndicale, qui rencontrait hier la direction de l'entreprise pour obtenir plus d'informations, préfère pour le moment ne pas faire de déclarations publiques.

Les problèmes de The Gazette s'inscrivent dans les difficultés générales de la presse en Amérique du Nord, rappelle Andrew Philips, mais le quotidien montréalais vit aussi une réalité particulière. Son lectorat naturel n'augmente pas, au contraire, puisque la communauté anglophone vieillit et diminue, du point de vue démographique.

Le tirage de The Gazette a également connu une baisse notable. Selon une compilation effectuée par Le Devoir à partir des derniers chiffres du Audit Bureau Circulations (ABC), parus il y a quelques jours, la diffusion totale de The Gazette en semaine, qui était de 141 517 exemplaires il y a cinq ans, est aujourd'hui de 128 711 exemplaires, soit une baisse de 9 %.

Et la diffusion du journal le samedi, qui était de 169 355 exemplaires en 2002, est maintenant de 143 339 exemplaires, soit une baisse de 15 %.

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