Les Québécois pourront avoir accès aujourd'hui à la nouvelle chaîne d'information internationale France 24, puisqu'elle sera inaugurée officiellement ce soir à Paris à 20h30 (donc à 14h30 heure de Montréal), avec une diffusion complète dans Internet.

Mais, après 24 heures, la diffusion intégrale sur le web doit cesser. À compter de demain soir, la chaîne sera plutôt disponible par le câble et le satellite en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, mais pas en Amérique, sauf dans les villes de Washington et de New York.

Au Québec, aucun distributeur ne sera en mesure de la proposer dans l'immédiat, mais Vidéotron a indiqué au Devoir il y a deux semaines qu'il était prêt à parrainer la chaîne auprès du CRTC. Si un tel parrainage se réalise et que le CRTC l'autorise, il faudra attendre au moins six mois pour pouvoir la voir.

Ce projet de «CNN à la française», mis de l'avant par le président Jacques Chirac depuis plusieurs années, veut «couvrir l'actualité avec un regard français» et «véhiculer partout dans le monde les valeurs de la France». Chaîne d'information continue, France 24 proposera chaque heure un téléjournal de dix minutes et, dans la journée, quatre talk-shows et plusieurs magazines dans tous les domaines.

Le directeur de la rédaction, Grégoire Deniau, a ainsi décrit la programmation de France 24 au journal belge Le Soir: «La grille du matin comportera des modules plutôt courts, alors que la grille du soir est plus posée, avec des émissions de débats. En matinée, il y aura de l'actu très chaude, du sport, des infos financières, de l'économie, des revues de presse et des reportages brefs. Dans la journée, il y aura des petites cases qui traitent de l'art de vivre à la française, de la cuisine, de l'architecture. Les rubriques sur la culture, l'environnement, les sciences, la santé, dans plusieurs pays du monde, sont hebdomadaires et multidiffusées.»

La chaîne sera offerte en deux canaux, anglais et français. Un troisième canal, arabe, sera inauguré en 2007 et une version espagnole est prévue dans trois ans. La chaîne compte actuellement 170 journalistes de 28 nationalités différentes. Une partie des images de la chaîne proviendront de TF1, le grand groupe privé, et de France Télévision, le grand groupe public, partenaires à parts égales dans le projet. Cette structure hybride a suscité bien des controverses en France: c'est un peu comme si TVA et Radio-Canada lançaient ensemble une chaîne d'information continue.

Le financement public de France 24 s'élève à 86 millions d'euros, somme peu élevée pour un projet de cette envergure, alors que ses grands concurrents, CNN international, BBC World et Al-Jazeera, disposent de budgets beaucoup plus élevés.

Les curieux pourront aller voir jeter un coup d'oeil aujourd'hui et demain au site Internet www.france24.com, en espérant que la technique ne fasse pas défaut.