De tous les conflits que Pierre Nadeau a couverts en 40 ans de métier, celui entre Israël et la Palestine est «le plus intense et le plus captivant», affirme-t-il.

Il faudrait peut-être ajouter «et le plus décourageant», car les ressentiments et la haine entre les deux parties en présence forment un noeud inextricable qui semble impossible à dénouer. Il faut pourtant vivre d'espoir et dans la paix.

Au printemps dernier, Pierre Nadeau est retourné en Cisjordanie, accompagné du cinéaste Mathieu Roy, parcourant ce territoire qu'il connaît bien mais qui change sans cesse. Une terre parsemée de colonies juives «comme des taches sur la peau d'un léopard», d'où le titre de ce documentaire produit par Zone3 qui tient aussi du carnet personnel.

Nadeau rencontre même des personnages qu'il a interviewés il y a 25 ans, comme ce correspondant palestinien du Time qui croyait en la paix à l'époque et qui apparaît maintenant beaucoup moins convaincu. D'autant plus que Nadeau constate que deux phénomènes freinent plus que jamais le processus de paix dans la région: la montée en force du Hamas et la croissance des colonies juives en Cisjordanie.

Mais l'intérêt du film est aussi de donner un visage très humain au conflit, puisque Nadeau et Mathieu Roy se sont attardés à suivre longuement quelques citoyens, dont un couple de Juifs qui exprime son attachement à la terre sur laquelle il s'est installé et un Palestinien qui veut donner de l'espoir à son peuple en offrant des leçons de musique aux jeunes.

Doc monde / La Peau de léopard, Télé-Québec, 21h