Sur vos écrans: de corps et d’esprit

L’amour pour tous
Ils ont la sclérose en plaques, souffrent de déficience intellectuelle ou de quadriplégie et de paralysie cérébrale. François, 54 ans, Marie Lee, 30 ans, et Elisanne, 30 ans, ont également, comme tout un chacun, des besoins affectifs, émotionnels et physiques. Diffusé sur le réseau radio-canadien, Amour et différence explore avec beaucoup de délicatesse ce que signifient les notions d’amour et de sexualité pour les personnes en situation de handicap. Il faut dire que le réalisateur du documentaire, Helgi Piccinin, sait de quoi il parle : en 2020, celui-ci invitait le public à suivre les efforts de Stéphane, son frère autiste, et d’Audrey, son amie atypique, pour devenir champions du monde de course de demi-fond. Pendant trois ans, sa caméra avait posé un regard bienveillant sur ces deux athlètes, qui se préparaient à l’époque à quitter le Canada pour Dubaï afin de participer aux Jeux olympiques spéciaux.
Marie Lee, Elisanne et François se confient notamment en toute franchise sur les questions d’intimité et sur leur rapport au langage amoureux. Parce qu’il lui importe que tout le monde puisse avoir accès au dating, ce dernier, qui avait 20 ans quand on lui a diagnostiqué la sclérose en plaques, développe par ailleurs une application de rencontre inclusive. De fait, Amour et différence met en lumière des récits inspirants jalonnés de défis où les différences physiques et/ou intellectuelles n’altèrent pas l’envie d’aimer et d’être aimé. Parfois émouvant, parfois amusant, le film tend la main aux téléspectateurs pour ouvrir le dialogue et entamer une réflexion sur cet enjeu social encore très tabou et méconnu, alors que le sujet est pourtant, lui, universel.
Amour et différenceICI Télé, le samedi 13 mai, 22 h 30
L’image corporelle scrutée à la loupe
Direction Shédiac, au Nouveau-Brunswick, avec Unis, pour Ma course folle vers un maillot 2 pièces, un documentaire captivant dans lequel on suit trois personnes dans leur apprentissage pour accepter et aimer le corps dans lequel elles vivent. Tout commence en 2020, lorsque Rachel Duperrault, qui a toujours été en surpoids malgré une hygiène de vie qu’elle croit saine, se fait dire par son médecin qu’elle est atteinte d’un diabète de type 2. Après des montagnes russes d’émotions, allant de la tristesse à la colère en passant par la frustration, celle-ci décide d’aller à l’encontre des recommandations de son docteur et essaie de gérer sa maladie en modifiant son alimentation et en ignorant les traitements médicaux. Son objectif : maintenir ses efforts pour aller à la plage en maillot deux pièces pour la première fois de sa vie !
De son côté, Stef Paquette s’est lancé comme défi de se remettre en forme pour ses 50 ans après avoir subi une crise cardiaque. Après avoir arrêté de fumer et de boire, après avoir changé son régime alimentaire et entamé des exercices physiques, il réussit enfin à perdre du poids. Rachel Duperrault et Stef Paquette présentent aussi celles et ceux qui leur donnent la motivation et l’énergie nécessaires pour s’accomplir pleinement grâce à leur parcours exemplaire. Sans jugement aucun et avec beaucoup d’espoir, Ma course folle vers un maillot 2 pièces porte l’attention du public sur l’acceptation et l’amour de soi, mais aussi sur le dépassement de ses limites et sur l’importance d’un équilibre entre une bonne santé physique et une écoute de ses besoins et de ses envies.
« Est-elle suffisamment sexy ? » Crave, pour sa part, met à la disposition de ses abonnés le passionnant documentaire Body Parts, en version française sous-titrée, qui examine comment le corps féminin nu est depuis toujours hypersexualisé, violenté, soumis et exploité sur les écrans hollywoodiens. Le documentaire, réalisé par Kristy Guevara-Flanagan (Going on 13), aborde en outre la façon dont l’image standardisée des femmes et de leur sexualité a été objectifiée, façonnée d’une manière conservatrice et étriquée par les hommes puissants du cinéma américain. Body Partsdonne, entre autres, la parole aux actrices Jane Fonda, Rose McGowan et Rosanna Arquette ainsi qu’aux scénaristes Joey Soloway (Transparent) et Angela Robinson (L Word).
Quant à la plateforme Netflix, elle s’intéresse à la vie de la mannequin, comédienne et personnalité de téléréalité Anna Nicole Smith à travers le regard de ses proches. Rappelons que celle-ci, morte tragiquement à 39 ans en 2007, a durant toute sa vie fait l’objet dans les médias de commentaires déplacés et misogynes sur son apparence de « bimbo » et sa réputation de « mangeuse d’hommes ».
Ma course folle vers un maillot 2 piècesUnis, le lundi 15 mai, 21 h
Body Parts
Crave, dès le 15 mai
Anna Nicole Smith: You Don't Know Me
Netflix, dès le 16 mai
À ne pas manquer

Barack Obama relève ses manches pour l’emploi
Qu’est-ce qui fait d’un métier un travail intéressant ? C’est la question que le 44e président des États-Unis pose dans sa récente minisérie documentaire pour Netflix. Working. Passer sa vie à la gagner entraîne ainsi le public dans un voyage au sein d’une Amérique moderne en constante évolution et de plus en plus inégalitaire afin de découvrir ce qui pousse nos voisins du Sud à se lever chaque matin… Est-ce le besoin d’argent ? Une vocation ? Un devoir ? Barack Obama met ici son éloquence au service d’un sujet qui concerne tout le monde afin d’esquisser un début de réponse.Working. Passer sa vie à la gagner
Netflix, dès le 17 mai