«Le gangster et le ministre»: un pot-de-vin historique

Une scène tirée du docufiction Le gangster et le ministre
Photo: Historia Une scène tirée du docufiction Le gangster et le ministre

Disons-le d’entrée de jeu : voilà le genre de production originale que l’on voudrait voir plus souvent à la chaîne Historia. Le gangster et le ministre s’attarde à un chapitre pas tellement connu de l’histoire politique canadienne du XXe siècle, mais qui a assurément eu une influence sur l’avenir politique du pays. En plus de faire oeuvre utile, ce docufiction se regarde comme un thriller policier entraînant. Ou presque.

Les moins de 60 ans y découvriront fort probablement un politicien qu’ils ne connaissent que par le complexe administratif fédéral qui porte son nom au centre-ville de Montréal : Guy Favreau. Ce brillant avocat, devenu ministre de l’Immigration puis de la Justice dans le gouvernement Pearson, était pressenti pour devenir premier ministre peu de temps après son élection, en 1963. Une affaire de pot-de-vin donné par un de ses proches collaborateurs à un procureur chargé de faire extrader le plus flamboyant et le plus populaire des bandits québécois de l’époque, Lucien Rivard, fera dérailler sa carrière. Et donnera la chance à un certain Pierre Elliot Trudeau de prendre du galon, et par la suite le pouvoir.

La production raconte à l’aide de témoignages d’experts en histoire criminelle (dont l’ex-reporter du Devoir Jean-Pierre Charbonneau) et d’un témoin de l’époque, l’ancien politicien André Ouellet, mais aussi de nombreuses séquences de reconstitutions dramatiques plus ou moins réussies, le destin (souvent fabuleux) de Favreau et de Rivard, et tout particulièrement les dessous de l’affaire croustillante qui les a liés à jamais. Mention honorable à Mario Jean et à Sébastien Ricard, qui incarnent avec beaucoup de panache le ministre et le gangster.

Le gangster et le ministre

Historia, samedi 14 janvier, 20 h

À voir en vidéo