«Les joueurs d’hiver»: les passeurs de «puck»

Le trop doux temps des Fêtes a réduit à néant la plupart des patinoires extérieures du Québec, au grand dam des hockeyeurs du dimanche, petits et grands. En attendant le retour des températures plus basses, les amateurs de ce sport national en formule conviviale retrouveront peut-être leur enthousiasme de saison en regardant cet hommage chaleureux à celles et ceux qui rendent possible la pratique du hockey extérieur, souvent avec « les moyens du bord ». Le réalisateur Guillaume Duval est allé sur la Côte-Nord, en Gaspésie et dans des quartiers de Montréal à la rencontre des valeureux qui entretiennent des patinoires extérieures, improvisées ou très organisées, et d’autres qui aident à animer ces lieux qui créent de petites rivalités, et de grandes solidarités.
Ainsi, il laisse à des hommes de peu de mots, Serge et Sylvain, des employés municipaux saisonniers de Cap-Seize et de Sainte-Anne-des-Monts, tout le temps de glace nécessaire pour parler de leur travail et de son incidence sur leur village, ses (jeunes) habitants, ainsi que sur leur propre vie. En parallèle, il tend le micro à quelques voisins d’une ruelle de Villeray de différentes générations qui se sont passé le relais dans la fabrication d’une patinoire éphémère depuis plusieurs hivers, et nous entraîne à Pessamit à la rencontre de ceux qui ont perpétué la pratique du hockey pour le plaisir et qui la rendent accessible aux femmes de la communauté, dans un tournoi annuel qui leur est réservé. Et il finit de nous convaincre du pouvoir fédérateur de la glace en laissant un aiguiseur de patin originaire du Mexique nous raconter son apprivoisement particulier de l’hiver. On en sort le coeur réchauffé, dans l’espoir de grelotter bientôt.