Sur vos écrans: 2023 commence en force

Une image tirée du documentaire 35 jours de noirceur, sur la crise du verglas de 1998
Photo: TVA Une image tirée du documentaire 35 jours de noirceur, sur la crise du verglas de 1998

L’autre Copenhague

Si la capitale du Danemark est souvent louée pour sa qualité de vie et sa tranquillité, le cinéaste danois derrière Drive (2011), Nicolas Winding Refn, aime en faire le théâtre de sombres événements, notamment dans sa nouvelle série de fiction aux allures de film noir fantastique et poétique. Avec Copenhagen Cowboy, le public est en effet convié à suivre Miu, incarnée par Angela Bundalovic (The Rain), une jeune femme énigmatique en quête de justice et de revanche qui évolue dans les entrailles d’un Copenhague confidentiel rongé par la criminalité.

Après avoir voué sa vie à une mystérieuse organisation, Miu souhaite faire amende honorable. Ou presque. Alors qu’elle emprunte un nouveau chemin, elle fait la rencontre de sa rivale de toujours, Rakel, interprétée par la fille de Nicolas Winding Refn, Lola Corfixen, avec qui elle a dans le passé eu une relation nébuleuse et néanmoins très complexe. Ensemble, elles découvrent que leur avenir est intimement lié et se lancent dans une odyssée qui frôle souvent le surnaturel…

Près de quatre ans après sa première série américaine, Too Old to Die Young, Nicolas Winding Refn renoue avec sa ville natale, qu’il avait quittée pour le Royaume-Uni et Hollywood depuis Pusher 3. L’Ange de la mort en 2005. Copenhagen Cowboy est aussi un savant mélange de ce qui fait la renommée du réalisateur à l’international : une esthétique ultraléchée éclairée au néon, une bande sonore rythmée par de la techno électrisante et beaucoup, beaucoup de violence.


Copenhagen Cowboy
Netflix, dès le 5 janvier

 

Elena Ferrante, une tante et sa nièce

Il y a eu la série L’amie prodigieuse par Saverio Costanzo en 2018, puis le long métrage de Maggie Gyllenhaal The Lost Daughter, fin 2021. Il y a désormais La vie mensongère des adultes (The Lying Life of Adults), une nouvelle adaptation d’un ouvrage d’Elena Ferrante, cette fois-ci par le cinéaste italien Edoardo De Angelis (Indivisibili) pour Netflix. Comme dans le roman La vita bugiarda degli adulti, paru en 2019, la série plonge les téléspectateurs dans le Naples des années 1990, alors que la jeune et rebelle Giovanna (Giordana Marengo) vogue tant bien que mal dans l’adolescence.

« Si tu veux devenir une femme, si tu veux grandir, tu dois tomber, tu dois souffrir », lui dit un jour sa tante Vittoria (Valeria Golino), qu’elle connaît peu et qui, au grand dam de ses parents surprotecteurs, lui fait découvrir une autre facette de la cité parthénopéenne, plus conviviale et libre que les beaux quartiers qui l’ont vu grandir. Grâce à leurs escapades clandestines, Vittoria permet, entre autres, à sa nièce Giovanna d’y voir plus clair quant aux mensonges et aux hypocrisies qui dictent la vie de ses parents…


La vie mensongère des adultes
Netflix, dès le 4 janvier

 

Les eaux tumultueuses de la mer du Nord

Prime Video a fait confiance au cinéaste David Macpherson en lui confiant l’écriture de sa fiction The Rig, une première pour celui-ci. Chose insolite dans le paysage audiovisuel international grand public, la série originale se déroule sur une plateforme pétrolière au large de l’Écosse, dans les embruns de la mer du Nord. On y fait la connaissance des membres de l’équipage du Kishorn Bravo dans une atmosphère à suspense, pour le moins surnaturelle, alors qu’ils étaient sur le point de regagner la terre ferme.

Une secousse sismique et une panne d’électricité majeure bouleversent cependant leurs plans, et un épais brouillard enveloppe rapidement la plateforme. Coupé du reste du monde, l’équipage, notamment composé des acteurs Martin Compston (Line of Duty) et Owen Teale (Dream Horse), doit affronter une force mystérieuse qui pousse tout un chacun hors de ses retranchements et met à rude épreuve leur sincérité, leur dévouement et leur résistance dans un milieu hostile et fracassant.


The Rig
Prime Video, dès le 6 janvier

 

La crise du verglas, 25 ans après

Enfin, deux documentaires québécois reviennent sur la crise du verglas qui a frappé la province en janvier 1998. Le 4 janvier, TVA présente 35 jours de noirceur de Jean-François Poisson, un film qui retrace les 35 longues journées où de nombreux citoyens furent privés d’électricité. Images d’archives inédites et multiples témoignages, parmi lesquels ceux de Steve Flanagan, porte-parole d’Hydro-Québec, et d’André Caillé, directeur général d’Hydro-Québec à l’époque, permettent ainsi de remonter le cours des événements et d’examiner les dommages provoqués par cette tempête sans précédent, mais aussi de montrer la solidarité inconditionnelle dont les Québécois ont fait preuve.

Verglas 98 est pour sa part un documentaire d’Historia où l’animateur Étienne Boulay s’entretient avec celles et ceux — soldats, pompiers, agriculteurs, etc. — qui ont lutté corps et âme pendant la crise du verglas pour que le Québec se relève le plus vite possible, malgré l’ampleur des dégâts.


35 jours de noirceur
TVA, le 4 janvier, 19 h 30

Verglas 98
Historia, le 7 janvier, 20 h

À ne pas manquer

Des humains et des « petits poilus »

Canal Vie surfe sur la vague pérenne des séries documentaires sur le quotidien de divers corps de métiers et sur la mode des émissions mettant en vedette toutes sortes de ménageries animales avec une nouveauté qui allient les deux tendances. On fait ici la connaissance d’une demi-douzaine de familles dont tous les membres sont mis à contribution dans l’élevage, à échelle humaine, de chats et de chiens de race. On est à des lieues des « usines » à animaux de compagnie dans ces environnements champêtres qui transpirent la bienveillance. Difficile de ne pas craquer pour tous ces compagnons poilus, mignons au possible.

Familles d’éleveurs
Canal Vie, dès le 5 janvier, 20 h


À voir en vidéo